Je partais avec un état d'esprit plutôt positif. Largement déçue par Seul sur Mars (que je n'ai d'ailleurs même pas réussi à visionner jusqu'au bout), je mettais largement plus d'espoir dans ce film porté par des acteurs au capital sympathie relativement important chez moi (avec Romola Garai comme ravissement absolu). L'ambiance du huis-clos a tendance à très bien fonctionner à mes yeux, et c'est un genre que j'affectionne pour la créativité et les malaises terribles que ces situations peuvent engendrer.
Le film vaut peut-être 5, mais mon 4 traduit simplement l'immense déception qui m'attendait au bout. Ses personnages sont identiques à ceux de tout slasher qui se respecte, et les clichés qui vont avec (la black qui meurt rapidement, le Russe qui est forcément casse-cou, donc con, et qui provoque la catastrophe, la nana excitée du bulbe qui se la joue dure mais qu'aucun collège d'experts psychiatriques n'aurait laissé embarquer dans une mission pareille, le héros sobre et chiant comme la mort, un fragile anti-solidaire avec son équipe, un mec qui sert à rien et une autre nana un peu plus faible psychologiquement). Son intrigue d'astronautes zombifiés on ne sait pourquoi ni comment nous conduit à un mélange ignoble de The Walking Dead, Seul sur Mars, Prometheus et les images contemplatives d'un Gravity. Car si mes 4 points devaient se justifier d'une manière ou d'une autre, ce serait bien grâce à la photographie somptueuse offerte par Last Days on Mars. Certains ont pu conspuer les décors jugés trop cheaps, mais ils m'ont personnellement largement convenu. On s'y croit sur Mars, comme on croit à ces images de tempêtes de sable rouge, à cette couleur ocre omniprésente. Last Days on Mars est beau, dès lors qu'aucune scène d'action n'apparaît à l'écran pour alors forcer son spectateur à se coltiner une caméra maniée par un épileptique en puissance. Le travail sur la cohérence des couleurs et ce rouge du sang, de l'urgence et du danger, se voit sapé par un enchaînement de scène sans cohérence et qui, malgré quelques bonnes surprises, nous emporte finalement peu à peu dans les confins de l'ennui absolu.
Confusion, absence de scénario clair, psychologie faiblarde et effets très moyens... La tension ne grimpe pas, jamais. La puissance et le désarroi ressenti par le duo de personnages final s'incarne notamment dans une bande-son très réussie, quoique trop discrète dans le film. Une réécoute en-dehors permet alors de s'approprier des notes mélancoliques, humbles mais suffisamment pertinentes pour faire comprendre le désarroi d'un petit groupe d'humains isolé de leur planète-mère, la seule à laquelle nous semblerions vouée, qu'importe les pseudos théories d'un certain Stephen Hawking.