Papa ? On fait quoi ?

Pour ne rien vous cacher, ce n’est pas le film auquel je m’attendais. Le principal protagoniste nous évoque au début en quelques mots la caricature que l’on fait des « hillbillies », sans vraiment s’en désolidariser. Mais au bout du compte, hormis le rapport aux armes à feu à travers les trophées de chasse, je n’en sais pas beaucoup plus sur ses opinions. Je ne saurais même pas dire avec certitude quel est son métier et sa source de revenus. Fermier ?

J’ai l’impression, peut-être subjective, que le dernier des trois chapitres est de loin plus long que les deux autres. Il est consacré aux futures générations, en l’occurrence les enfants venus passer leurs vacances auprès de leur père (ce n’est pas dit explicitement et tous ne sont sans doute pas ses propres enfants).
Leur ennui insondable marque bien la difficulté à vivre dans cette région désertée. Ce pessimisme est contrebalancé tant bien que mal par les plaisirs simples de la vie campagnarde : cajoler ses chiens, conduire le tracteur, se réunir autour d’un feu de camp, escalader une falaise ou explorer un ruisseau…
C’est à travers ces regards et réactions d’enfants, à travers les valeurs que le père cherche à leur transmettre (parfois durement), que le film nous en apprend finalement le plus sur la mentalité « hillbilly ». La nostalgie ne se résume pas à s’entourer d’une multitude de drapeaux confédérés, de trophées de chasse et d’évocations des différentes mines de charbon où les aïeux se sont échinés.

Le film est loin d’être déplaisant mais m’a laissé un brin perplexe. Peut-être l’ai-je trop regardé par ce petit bout de la lorgnette. En tout cas le Kentucky nous confirme que, comme son surnom de « bluegrass State » le laisse entendre, c’est une région propice au chant (même le fiston s’y met à sa façon).