Lire la critique complète du film The Lodge
Porté par un scénario malin loin des mouvances américaines modernes du genre, The Lodge est un film qui va également se servir avec assiduité de son environnement. Si chaque plan n’a pas la force d’imprégnation (par son mouvement, sa composition ou l’action présentée) d’un plan de Midsommar pour ne citer que lui, The Lodge développe une direction de la photographie qui cherche l’épuration. Un découpage extrêmement doux, qui va privilégier la durée à une exécution rapide, mais également le plan fixe au plan en mouvement. Une douceur agréable qui va renforcer l’angoisse palpable et le malaise qui ronge de plus en plus les personnages. Une photographie qui joue subtilement avec ses décors lunaires et le blanc immaculé de la neige avec d’amplifier cette sensation de douceur, tout en cherchant à créer de beaux plans (sans pour autant sombrer dans la stylisation outrancière) que significatifs. S’ils ne sont pas seuls, reclus dans un coin du cadre, perdus face à un décors pouvant au choix signifier l’espace et la liberté ou l’enfermement et l’angoisse, ils sont oppressés par une longue focale qui vient capter leurs réactions avec un gros plan accentué par une légère plongée. C’est simple, mais parlant et les visages superbement travaillé par la douceur du blanc de la neige omniprésente à l’extérieur. Des choix qui vont être bénéfique à l’oeuvre et au développement de son ambiance. Pesante et captivante, sans être pour autant effrayant. Créer une angoisse, faire sentir que réside une certaine anxiété au sein du groupe et la maintenir sur la durée, jusqu’à arriver à un final imprévisible. Severin Fiala et Veronika Franz progressent dans leur manière d’aborder l’horreur par le prisme, ou à cause, de la psychologie naïve et insouciante de l’adolescent. C’est malin, angoissant et joliment mené jusqu’à un duo de plans finals qui ne finira pas de hanter quelques mémoires.
Vu en vidéo à la demande sur Apple TV (catalogue américain)