Team Working

Est-ce qu'un film qui balance du Eagles of Death Metal dans son trailer peut-être mauvais ? Tout net : non. Surtout quand il adapte l'une des bédés à base de commandos en fuite les plus dingues de ces dix dernières années. The Losers, à la base, c'est un bon gros comics bourrin des 70's remixé par Andy Diggle et Jock au milieu des années 2000. L'idée originelle de Diggle était sans doute de faire un A-Team hi-tech tant le concept de base est proche. Juste, là, les membres de l'escouade sont de vrais salopards. Et quand on essaie de les buter, forcément, ça les énerve.



Vendetta improbable de 5 bourrins surentrainés et suréquipés contre la CIA, The Losers était un blockbuster format papier. Son adaptation cinématographique lui correspond parfaitement.

C'est basique, speed et explosif, tout en gardant cette abracadabrantesque coolitude typiquement 80's. Sylvain White, que je n'connaissais pas, sait ce qu'il fait et comment le faire. La direction des acteurs, une bande de bras cassés branchouilles (on reconnaitra Jeffrey Dean Morgan -le Comédien de Watchmen-, Chris Evans -la Torche et, bientôt, Captain America- ou encore Zoe Saldana -Star Trek, Avatar-), est au poil et si la pauvre Zoe a toutes les peines du monde à rendre son personnage de fighteuse crédible (faut voir la scène de baston dans la "suite" du Coméd...euh, de Clay) les autres s'en sortent fort bien. Ils ont pourtant de quoi surprendre : en fait des salopards de la bédé, on a ici essentiellement affaire une une bande de p'tits cons rigolards pour que ce soit cool et kids friendly, mais ça reste sympathique (Chis Evans est juste énorme. Faut dire que le rôle de Jensen était taillé sur mesure). Le côté goofy de cette bande de blaireaux n'est pas le point faible du truc.

Car oui, c'est rigolo, certes, mais ça reste moins décomplexé qu'un A-Team ou, surtout, le recours à tous les clichés du genre passe beaucoup moins bien. Comprenez que s'il est évident, pour ce genre de connerie, de faire un bazar bien bourrin et primaire, on aimerait quand même un classique un peu moins visible (les enfants au début, on est obligé de faire "roooooooooh" et de se caller dans son fauteuil avec une moue boudeuse, faut dire que couper net un truc fun avec du Black Betty en fond sonore par un gimmick aussi con, c'est pas top). Ajoutez à ça une musique de djeunz et des plans de poseur clipesques inutiles en slow-mo un peu partout et vous aurez, vilain cartoonesque cocainé tout droit sorti de Miami Vice à l'appuis, une adaptation de bédé pure souche. Et j'ai bien dit adaptation. Ce méchant, comme les autres persos, n'a rien à voir avec son original de papier. Notez au passage, toujours dans le style "visuel de bédé", que j'ai bien aimé les inserts des lieux acollés aux décors (ça fait un peu Splinter Cell Conviction, sorti, chose amusante, au même moment).

Sylvain White sait ce qu'il fait, je l'ai déjà dit, mais son application à rendre une copie de pan-pan-boom-boom familial toute propre prend vite le pas sur l'ambiance décontractée du film. A la croisée des chemins d'un GI Joe et d'un A-Team, c'est bien éxécuté, plutôt bon, mais ça manque de folie.