Sympathy for Mister Schizophrenia.

Avec la vengeance pour thème principal, The Neighbor n°13 se distingue beaucoup de la trilogie quasi-parfaite sur ce thème par Park Chan-Wook (Old Boy et consort).

Là on est plus dans le style Miike, avec un rythme très lent et une violence extrême sans non plus tomber dans le voyeurisme.
Disons que c'est très malsain, car ici Shun Oguri incarne une sorte de schizophrène nommé Juzzo, repoussant sans cesse sa véritable nature, son vrai visage, celui d'un fou avec la moitié du visage brulé par ses anciens camarades d'écoles.
Du coup on voit son rôle alterner sans cesse avec un autre personnage de manière inquiétante et très réussie.
C'était un enfant battu, humilié et martyrisé par ses camarades. L'onde de choc psychiatrique se déclara suite à ce jet d'acide sur sa figure qui le défigura complètement.

Des années après, ayant réussi à combattre son "mauvais coté", il se retrouve à habiter le même bâtiment que son ancien bourreau.. et à travailler sur le même chantier que lui!

Il entame donc une bataille psychiatrique permanente, pour éviter le pire : se venger avec toute la folie qui va avec.
Les effets sur Juzzo sont excellentissimes : on passe de son esprit matérialisé par une maison au milieu du néant, avec ses deux personnalités se combattant sans cesse.
On peut voir également son visage se modifier avec un effet saisissant sans compter le fait qu'il voit parfois son double sur la même scène.

Le film n'est pas mauvais, mais je trouve que Yosue s'égare dans une lenteur et un vide scénaristique qui ne colle vraiment pas du tout au genre.
C'est beaucoup trop long (2h), les actions et diverses scènes peinent à s'enchainer. Dommage aussi pour certains actes de violence gratuite qui font un peu office de remplissage de mon point de vue. Bon ok le héros est fou, mais je trouve ça quelque peu exagéré.
Autre déception, Takashi Miike qui est pourtant nommé comme acteur n'apparait que 5 secondes..

Au final le film est un concentré de haine, de vengeance et d'ambiances malsaines, avec une excellente vision de l'évolution psychiatrique de la jeunesse martyrisée d'un enfant, mais encore une fois, le film est beaucoup trop pataud pour convaincre.