Le film est hétérogène : il raconte l’histoire d’une étudiante en faculté de chimie, originaire de Majorque (Manacor plus précisément, ville d’origine du tennisman Rafael Nadal), Laura, très timide et qui se cherche sentimentalement (elle utilise pour la 1ère fois l’application de rencontres Tinder car elle ne connait personne à Madrid) et sexuellement. Elle est hébergée dans une résidence étudiante pour filles, dirigée par des sœurs. Une histoire digne d’Éric Rohmer ou de Hong Sang-soo mais en moins bavard. L’intérêt du film vient qu’il aborde le thème de l’assistance sexuelle aux personnes handicapées (autorisée en Espagne mais interdite en France car assimilée à de la prostitution) : Laura (Valèria SOROLLA), au cours d’une soirée, fait la connaissance de David (Telmo IRURETA), paraplégique et qui tient un blog, notamment, sur l’assistance sexuelle, et de sa mère, Isabel (Emma SUÁREZ). Le sujet [déjà abordé dans « Indésirables » (2015) de Philippe Barassat, « The sessions » (2013) de Ben Lewin ou dans « Vivir y otras fictiones » (2016) de Jo Sol], qui pourrait être scabreux, est traité avec sensibilité et doit beaucoup aux 2 jeunes acteurs ; Telmo Irureta a, d’ailleurs, obtenu le Goya 2023 de la révélation du meilleur acteur. Le titre est à double sens, faisant allusion, d’une part, à l’évolution de Laura qui semble murir et s’épanouir, et d’autre part, à la musique du ballet éponyme (1913) d’Igor Stravinsky (1882-1971) que fait découvrir un étudiant à Laura.