Les coulisses nauséabondes de l'industrie coréenne

Une jeune actrice se suicide suite à des abus sexuels. Les médias ne prennent pas cela au sérieux et dénigrent même la jeune femme. Le journaliste, Lee Jang Ho prend l'affaire en main afin de dénoncer l'industrie du divertissement, surtout après avoir fait la découverte du journal intime de l'actrice. Il va s'associer à une procureure pour ré-ouvrir le dossier. Personne ne veut les aider, par crainte des représailles qui pourraient leur être faites. Leur quête de la vérité aboutira-t-elle vers une justice méritée?


Le réalisateur s'est inspiré d'une histoire vraie : le suicide de l'actrice Jang Ja-yeon (connue grâce au célèbre drama Boys Over Flowers). Victime d'abus sexuels par de nombreuses personnalités haut placées et influentes de l'industrie, elle met fin à ses jours en laissant une note mentionnant le nom de ses bourreaux.
La police et la justice étouffent l'affaire, en les déclarant innocents sans même creuser à leur sujet (excepté le PDG de l'agence et son ex-agent qui ont été condamnés à une peine dérisoire d'un 1 an de prison). Cette affaire a fait grand bruit en Corée du Sud en 2009.


Cette curieuse façon (nauséabonde) dont l’affaire Jang Ja Yeon est passée sous silence, de quoi se poser des questions sur la corruption dans le système sud-coréen. Un sujet, pointé du doigt maintes fois, quand la fiction rejoint la vérité.


Malgré l'interprétation poignante de Kim Mi-hyun, le film souffre d'un rythme plat et de lenteurs. La plupart du temps, on assiste au déroulement de l'affaire au tribunal (qui s'avère insipide à mon goût) imagé par quelques scènes crues et difficiles, qui m'ont plongé dans un malaise malsain.


Le film a le mérite de dépeindre le côté sombre du cinéma coréen et ses abus sexuels (impunis à ce jour). Les chiffres font froid dans le dos (60% des actrices ont été sollicités pour des faveurs sexuelles auprès des puissantes personnalités médiatiques/figures sociales). Une situation effroyable, qui hélas, n'est pas prête de s'arrêter. Les Sud-Coréennes, devant et derrière la caméra ont peur d'accuser les personnalités. Elles sont terrifiées de voir leur carrière s'achever et d'être bannies à vie pour avoir évoqué le moindre abus de réalisateurs ou de producteurs. Le revers de la médaille d'une société patriarcale poussée à l'extrême.

Julhee
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le 7 mars 2021

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