Histoire d’un échec et d’une destruction humaine, Losey s’empare d’un thème certes déjà traité par le passé et le conte à sa manière, non exempte d’un certain plaisir presque malsain à la description d’êtres dépravés, de l’humiliation physique et morale. La complicité charnelle,, la promiscuité des sentiments obsèdent à l’évidence ce dandy décadent, qui a trouvé en Angleterre son terroir d’élection. Sa technique, d’une grande virtuosité, traque les êtres dans leurs ultimes retranchements, joue sur les pièges du décor et des objets. The Servant est représentatif de cette approche de personnages dont la transparence du statut social n’a d’égal que l’opacité psychologique. Pour autant la fable est limpide : héritiers d’un monde condamné, l’esclave devient le maitre, et vice versa. Losey se délecte au spectacle de cet inexorable processus de désagrégation, le spectateur aussi, fasciné qu’il est par cette œuvre racée, toute en arêtes vives, si représentative de la carrière de son auteur.
STEINER
8
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le 23 juil. 2014

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