Le portrait d'Elisabeth Sparkle

En perdant la beauté, petite ou grande, on perd tout. La jeunesse est le seul bien qui vaille.

Ces mots, vous ne les entendrez pas dans The Substance. Normal. Ils sont issus du Portrait de Dorian Gray, publié en 1890 par Oscar Wilde. Ils auraient pourtant eu toute leur place pour conclure cet ovni produit et réalisé par Coralie Fargeat.

Car comment ne pas voir l'inspiration du chef-d'oeuvre de l'écrivain irlandais. En 2h20, la réalisatrice claque un film engagé qui pose la question de la beauté féminine mais surtout interroge sur l'art de se détester soi-même. Car là est le noeud gordien du film. Elisabeth Sparkle s'aime, du moins a aimé celle qu'elle fut et ne peut accepter le présent mais surtout le futur. (Vous me suivez toujours ?) La scène où elle contemple son portrait affiché fièrement dans son salon l'atteste.

Mais plus qu'un féministe-show, Fargeat livre une œuvre qui interroge notre monde et réussit à le retranscrire à l'écran. La manière dont Demi Moore prend connaissance de la « substance » et commande sa première dose est parfaite. Car la technique de réception et d'information autour du produit est digne des plus grands communicants en marketing de notre époque. Ou aussi des meilleurs réseaux mafieux qui tentent de fidéliser la clientèle acheteurs de drogues.

Mais vient évidemment la fin. Comment fallait-il finir ? En apothéose évidemment...