Superproduction qui devait sortir en salle en décembre 2020, The Tomorrow War a été freiné par l’épidémie et finalement racheté par Amazon studio pour 200 millions de dollars. Autant dire que le jeu devait en valoir la chandelle.
En décembre 2022, des soldats débarquent de 2051 en pleine coupe du monde de football pour annoncer qu’une race extraterrestre a envahi la terre et massacré la quasi-totalité des habitants. L’humanité du futur a besoin de soldats pour être sauvée. Des volontaires sont donc envoyés pour une durée d’une semaine afin d’aider leurs enfants et petits-enfants. Mais rien ne se passe comme prévu.
On suit le parcours de Dan Forester (joué par Chris Pratt), un professeur de sciences, ancien militaire, qui va être propulsé dans cette fin du monde où il va tenir entre les mains le sort de l’humanité, alors qu’autour de lui, la plupart des recrues meurent sous les attaques des Whitespikes.
Situé quelque part entre Starship Troopers, Alien et Rogue One, The Tomorrow War est un très bon film de science-fiction à grand spectacle, qui s’élève au-dessus des habituels blockbusters américains. Le casting, particulièrement bien choisi, nous propose un Chris Pratt (Les Gardiens de la Galaxie, Jurassic World…), au jeu plein de nuances, secondé par une étonnante Yvonne Strahovski (vue dans Dexter, 24 heures chrono, The Handmaid's Tale ou The Predator) en scientifique prête à tous les sacrifices ou un J. K. Simmons toujours aussi impeccable dans son rôle de complotiste déconnecté de sa famille.
L’alternance entre les scènes d’action et les passages plus intimistes fonctionne bien. Toute la partie se déroulant dans le futur est finement menée, même si certains passages sont assez classiques et renvoient à Starship Troopers ou Rogue One, l’ensemble tient en haleine. Les effets spéciaux sont de tout premier plan et les extraterrestres, qui doivent autant à Alien qu’aux arachnides de Starship Troopers, sont terriblement flippants.
Quant à la seconde partie, elle nous plonge avec délices dans un mélange d’Alien et de Predator, pour une escapade amenée avec plein d’incohérences, mais franchement, on s’en moque, parce que ça fonctionne. Le spectateur est tellement emporté par l’énergie de cette intrigue qu’il ne cherche pas à réfléchir aux grands sentiments très américains sur la famille, le sacrifice, l’héroïsme…
Beau spectacle, The Tomorrow War ne révolutionne pas la science-fiction, mais sait parfaitement jouer avec ses motifs. Cerise sur le gâteau, le double dénouement fait déjà écrire des abrutis analphabètes qui échafaudent des théories toutes plus débiles les unes que les autres dans une orthographe approximative. C’est tout ce qui fait un grand film ou un film culte.