Back to the Edge of Tomorrow War

Disons-le tout de suite, "The Tomorrow War", blockbuster sorti directement en streaming sur Amazon mais dont le gros budget est bien visible à l'écran, ne brille pas par son originalité. On y retrouve les sempiternelles voyages dans le temps, la bande de bras cassés aux vannes douteuses qui doit survivre dans un monde post-apocalyptique, un héros tout lisse qui doit protéger son mode de vie à l'américaine, etc, etc. Pourtant, en presque 2h20 de temps, il faut bien avouer que le film ne faiblit pas dans son rythme et bénéficie d'un dynamisme certain dans sa mise en scène.

Visuellement déjà, on est bien loin des productions de plate-forme de streaming habituelles. Ici, le pognon suinte dans les moindres recoins, d'une scène de largage inter-temporel au-dessus d'une ville ravagée (scène ultra-impressionnante plombée par des facilités d'écriture qui jonchent le film comme des cadavres sur un champ de bataille de Verdun) à un design de monstre bien dégueu et plutôt bien trouvé, on sent que le film aurait du bénéficier d'une sortie sur grand écran. Qui plus est que l'ennui est banni du film qui déroule son action avec un sens de la narration assez émérite. La tronche de Chris Pratt, enfin, est toujours un atout majeur dans ce genre de production tellement le capital sympathie du bonhomme est élevé.

Là où le bas blesse, c'est dans la volonté de "The Tomorrow War" de constamment se formater aux carcans hollywoodiens alors qu'il aurait pu proposer une série B ultra-efficace. On ne lui demande pas de nous réexpliquer les termes du voyage dans le temps mais cette volonté constante de désamorcer des situations violentes ou cauchemardesques avec de l'humour au ras des pâquerettes ou du sentimentalisme forcé devient gênante au bout d'un moment. L'histoire justifie l'envoi de citoyens lambda et non de soldats mais le surréalisme de leur survie dans un monde plus qu'hostile n'est pas crédible pour un sou.

"The Tomorrow War", sans ses prétentions à appartenir à une certaine caste de blockbuster bien pensant, aurait pu devenir un film de SF bourrin assez jouissif. Il l'est par intermittence et c'est déjà pas mal.