C'est pas moi, c'est le chat qui m'a poussé à faire ces choses horribles !

Il n'est pas réellement évident de noter The Voices, le nouveau film de Marjane Satrapi. Le film est constamment balancé entre deux genres : la comédie et le film gore. Parce que oui, autant le dire de suite, ce film est un petit bijou d'humour noir. Mais avant de rentrer trop dans les détails de ce film, une petite présentation sur ce film s'impose.



Dexter dans le monde des Bisounours



Ryan Reynolds (que l'on a pu voir dans les très médiocres Green Lantern et X-Men Origins: Wolverine) incarne Jerry Hickfang, un employé zélé d'une fabrique de baignoire. Tombeur de ces dames malgré lui, il tombe éperdument amoureux de Fiona (Gemma Arterton) avec qui il va tenter d'avoir une relation. Malheureusement pour elle, Jerry est quelqu'un de réellement dérangé et va, par mégarde l'assassiner de plusieurs coups de couteaux avant de la ramener chez lui. Fait important de ce début d'histoire, Jerry est également suivi par une psy qui cherche à le remettre dans le droit chemin. Le titre du film The Voices rappelle surtout que celui-ci entend des voix provenant de ses animaux. Jerry semble vouloir suivre ses instincts primaires, allant même à se demander si Dieu ne cherche pas à le punir (Jugement Divin et tout le toutim).



Une critique de notre société



Le côté schizophrène de cette oeuvre est réellement intéressante. Jerry entend réellement des voix et vis dans un monde où les montagnes de Tupperwares s’amoncellent dans la cuisine et où les cadavres ne pourrissent jamais. Son "côté animal" est poussé à l'extrême à cause de son chat qui lui souffle de commettre des actes irréparables. Le monde dans lequel Jerry semble évoluer lui permet d'oublier les horreurs de son passé (oui les éternels écueils que l'on trouve chez les tueurs en séries : une enfance difficile, un père qui le maltraite, une mère à moitié schizo elle aussi, bref que des choses sympas). On le voit une seule fois être "rattaché" à notre monde et la vision qui s'en dégage est tout bonnement terrifiante ! C'est là que le jeu des lumières est parfaitement utilisées : on a tout simplement l'impression que l'appartement de Jerry ressemble à s'y méprendre à un hôpital désaffecté.



La morale de cette histoire est que ...



À aucun moment le film ne cherche à faire la morale. On sait parfaitement que Jerry est quelqu'un de malade. D'ailleurs la réalisation cherche à le montrer en suivant Jerry dans les différentes phases de sa schizophrénie. Contrairement au spectateur qui sait parfaitement la frontière entre "bien" et "mal", Jerry n'a aucune ligne de conduite définit, il cherche à faire le "bien" tout en restant marginalisé à notre société. Il n'est pas capable de refouler ses pulsions et les expriment allègrement, toujours sans le vouloir. C'est en quelque sorte un candide des codes de notre monde.



"I Believe I Can Fly" (air connu)



Pour conclure sur cette review, le film nous permet de nous interroger sur la vision du monde à travers les yeux d'un déséquilibré mental. On rit, on est effrayé et on comprend petit-à-petit que Jerry est le fruit de notre société qui la rejeté. Ce film a été primé au L'Etrange Festival où il a également reçu le prix du public. Entre comédie et drame, The Voices est parfaitement maîtrisé et montre que Marjane Satrapi peut aussi bien conter autre chose que sa vie à Téhéran. Un trip visuel à conseiller, pour peu que vous aimiez Dexter, les drogues en plus !

DladeRennurs
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le 25 mars 2015

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