Vos ne verrez plus les chats de la même manière..

The Voices est définitivement une bonne surprise. Le mélange humour noir/thriller fonctionne ici très bien, et est parfaitement adapté pour traiter du sujet.
On aurait pu craindre en effet un éventuel manichéisme pataud dans les répliques ou une lourdeur des situations, mais Satrapi propose des scènes drôles, pertinentes et qui font mouche à chaque fois.
The Voices nous parle d'un psychotique, Jerry, tiraillé entre ses deux moi (celui qui veut le pousser à assumer clairement son côté sombre et l'incite par conséquent au meurtre "pour le plaisir" et pour "se sentir vivant", et celui qui veut faire de lui un homme bien, sans histoire, personnifiés par son chient et son chat), et qui tout le long du film va explorer cette dualité interne et lutter contre elle.
Ryan Reynolds, dont la célébrité est -en partie- due à des films assez moyens (le très oubliable Green Lantern), propose des interprétations de qualité dans ses derniers rôles (il est très bon dans Captives) et confirme cela dans ce nouveau rôle : il est très convaincant dans la peau de Jerry, cet employé a priori sans histoire, mais qui se trouve être en réalité un psychotique. L'acteur arrive sans difficulté à renvoyer à la fois l'image d'un homme gentil, timide et digne de confiance, mais également celle d'un déséquilibré qui n'est plus en contact avec la réalité et s'avère capable du pire..
Les seconds rôles tiennent la route, à commencer par Anna Kendrick, dont le personne de jeune femme fragile qui entame une relation avec Jerry met clairement en évidence le basculement de celui ci vers son côté le plus obscur.
L'histoire est soutenue par un montage de qualité, qui met également en relief la profondeur de la névrose de Jerry (on retient les plans alternés sous traitement/sans traitement, qui suscitent le malaise devant le côté glauque et profondément malsain de la situation).
Si le film n'est pas dénué de failles (la fin, voyante et tapageuse, est clairement en dysharmonie totale avec le reste, qui au contraire tenait sa qualité du juste équilibre entre les différentes phases de la pathologie de Jerry, en observant de nombreux contrastes et subtilités), il n'en demeure pas moins un bon film, servi par un casting plus que satisfaisant, qui insuffle un bol d'air frais (bienvenu) au genre.
A voir !