Into the Woods.
Grande sensation du festival de Sundance en 2015, rachetée immédiatement par Universal pour une visibilité plus conséquente, il est à parier que The Witch risque de subir le contre-coup de ses...
Par
le 20 juin 2016
124 j'aime
7
Ce petit film ne m' a guère impressionné. C'est dommage car il semblait vouloir pousser assez loin la contextualisation de son histoire d'horreur et même assumer un petit air historique. Situé dans l'Amérique puritaine du XVII° siècle, "The Witch" trace en effet un portrait de ce que pouvaient être les colons des premiers temps. Enfuis aux Amériques pour éviter la persécution religieuse, les colons y ont trouvé la liberté d' y assouvir leur passion de la soumission aux dogmes. Le film est traversé de la religiosité hallucinée (et épuisante) de ces pauvres gens. Allier cela à des croyances ancestrales (les sorcières, le Malin) semblait prometteur.
Hélas, le parti pris des images sobres, de l'historicité, du parler authentique (le vocabulaire de l'époque est imité) ne constituent que le décor de la déception. Là où la superstition forcenée pouvait créer les conditions de l'inquiétude, le réalisateur impose plutôt la dictature du fantastique dégonflé: au bout de dix minutes, il nous montre sa sorcière... Fin du suspens, fin des soupçons, et attente du bête film de gore. Quel dommage...
Car le film n'assume pas son propos: on ne verra plus rien avant la fin. Entre temps, on a des allusions intéressantes (un bouc noir, un lièvre inquiétant (perso, je pensais à "Sacré Graal" )) mais rien de bien probant. La famille semble figée dans une attente, le réalisateur ne faisant aucun effort pour expliciter leurs réactions. Le final arrive en une apothéose un peu navrante, un peu grandiloquente, alors que la sobriété "historique" avait jusqu'ici prévalu. Gros déséquilibre. En revanche le sentiment d'isolement est assez prenant, oui.
Je n'en veux certes pas à Robert Eggers d'avoir tenté une approche originale (avec une belle photographie, qui plus est). Je pense juste qu'il s'est planté avec un mauvais timing de ses effets et d'avoir hésité entre des genres trop différents. J'étais content de revoir Ralph Enison, le lascar de "The office".
Créée
le 19 juin 2016
Critique lue 3.4K fois
21 j'aime
21 commentaires
D'autres avis sur The Witch
Grande sensation du festival de Sundance en 2015, rachetée immédiatement par Universal pour une visibilité plus conséquente, il est à parier que The Witch risque de subir le contre-coup de ses...
Par
le 20 juin 2016
124 j'aime
7
The Witch est déconcertant. En 1630, une famille bannie de son village va vivre à l’écart de la société et prospérer proche de la forêt. Pour se sentir en osmose totale avec les cieux et loin de la...
Par
le 7 juin 2016
119 j'aime
12
Dans la production pléthorique de films d’horreur et d’épouvante, on nous en sort au moins par an qui pourrait franchir le cercle des amateurs et accéder à la dignité d’un véritable film. L’année...
le 4 juil. 2016
90 j'aime
5
Du même critique
J'avais beaucoup aimé le premier tome, c'est sans surprise que j'ai aimé celui-ci. Riad Sattouf continue sur sa lancée, croquant en un dessin limpide et direct ses souvenirs d'enfance en terre arabe...
Par
le 14 juin 2015
37 j'aime
Saison 1 seulement ! (Et pour cause!) The Leftovers n'est pas vraiment une série sur la "rapture" chrétienne, ni sur les extra-terrestres ou tout autre concept fumeux... Il y est plutôt question de...
Par
le 29 sept. 2014
36 j'aime
11
Quand j'ai vu "Johnny got his gun", je savais très bien à quoi m'attendre. Et ça ne m'a guère aidé... Pour "Le Tombeau des lucioles", je n'avais aucune idée de ce que j'allais voir, et je vois bien...
Par
le 17 avr. 2013
35 j'aime
4