Saturne dévorant un de ces enfants

Clairement la plus grosse maladresse du film est sa campagne de promotion : The VVitch n’est certainement pas un film d’horreur. Les petites notes fantastiques de la fin évoquent davantage les contes de Grimm ; dans une version non édulcorée pour les enfants cependant.

Je trouve le film plutôt bon, loin d’être parfait, mais qui mérite que l’on s’y arrête.

L’image y est froide, belle, naturaliste et maîtrisée, l’atmosphère pesante dès les premières minutes. La performance des acteurs, enchaînés dans un huis clos au milieu de champs gangrénés de la Nouvelle-Angleterre, est très juste (les jumeaux sont par moment parfaitement inquiétants). Le rythme posé nous plonge progressivement dans la paranoïa qui gagne les personnages.

L’ambiance nous porte lentement jusqu’à nous écraser en plein visage des images, parfois dures, très travaillées, qui restent gravées à vif plusieurs seconde sur la rétine. Elles sont pareilles à des tableaux clair-obscur éclairées par le flamboiement des bougies. Il y a là du George de La Tour ou du Francisco de Goya.
[Pour ceux qui ont vu le film, je garde en tête notamment le plan de la mère et du corbeau vers la fin].

Et puis au final il y a une forêt trouble dans la brume ; et derrière les sous-bois un sabbat inquiétant.