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Le nom de Thunder Road rappelle bien des choses à Jim Cummings. Avant d’être son premier film, c’était aussi un court-métrage de sa réalisation. Et il empruntait déjà son titre à une chanson de Bruce Springsteen. Une chanson que Jimmy Arnaud (Jim Cummings) voudrait passer à l’enterrement de sa mère pour lui rendre hommage. Malheureusement pour lui, son petit poste CD rose va lâcher au beau milieu de la cérémonie… Et le policier en uniforme va entamer un long monologue et se laisser prendre par ses émotions. Le ton est donné dès l’introduction de ce film indépendant américain : dans un impeccable plan séquence, Jim Cummings impose sa folie douce. Il fait rire et pleurer instantanément et crève l’écran.


La suite est du même acabit : difficile de ne pas avoir de l’empathie pour ce policier d’une Amérique de périphérie, qui se donne pour mission d’être toujours exemplaire, que ce soit dans sa vie professionnelle comme personnelle, mais qui n’est jamais épargné par les coups de la vie. Son divorce traîne en longueur, il a du mal à dialoguer avec sa jeune fille qu’il ne voit que trop peu et il a du mal à s’imposer comme un bon élément vis-à-vis de sa hiérarchie. Le film dérive entre le doux-amer propre au cinéma américain d’un duo Faris-Dayton (Little Miss Sunshine, Elle s’appelle Ruby) et un humour absurde et burlesque que ne renierait sans doute pas Quentin Dupieux, la poésie d’un Michel Gondry en plus.


Loin d’être le film social que le synopsis peut laisser annoncer, Thunder Road est une véritable performance. De réalisateur : adepte du plan séquence, sans contrechamp, laissant la part belle au personnage principal et à ses descentes aux enfers. D’acteur : Jim Cummings, à l’instar d’un Steve Carrell ou d’un Jim Carrey avant lui, passe du rire aux larmes, monologue, interpelle directement le spectateur et joue avec une palette d’émotions folle. Un film hors norme.

Adao
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le 11 sept. 2018

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