Dieu, le diable, le bien, le mal, la vie, la mort et au milieu Ricky Hui. Tel est le programme de To hell with the devil, la comédie la plus réussie de John Woo. Ricky Hui est Bruce Lee, non pas une incarnation de l'acteur, mais c'est le nom de son personnage. Il ne réussit pas à séduire Peggy (Jade Hsu), d'autant que sa mère l'incite à ne pas le fréquenter. Elle préfèrerait qu'elle sorte avec quelqu'un de riche et de plus beau, en l'occurrence la star de la chanson Rocky (Nat Chan, qui en fait des tonnes).

Le destin de Bruce va changer le jour où il rencontre successivement Flit (Stanley Fung), suppôt du diable et le père Ma (Paul Chun), prêtre qui n'en peut plus de la vie. Dieu dit à Ma d'aller sauver un homme et le renvoie sur terre. Le diable dit à Flit de lui ramener une âme. Comme il se doit, c'est Bruce qui va faire les frais de l'affrontement entre les deux fantômes. Flit va commencer par lancer un sort à Bruce.

Comme notre loser est amoureux de Peggy, il va pratiquer une variété de vaudou pour éliminer Rocky. Parce qu'il est beau gosse, il va en faire un pantin désarticulé qui ne pourrait plus séduire les femmes. Evidemment, Nat Chan se défoule sur les grimaces quand Bruce lui lance des sorts. Il faut dire que la Rocky a volé une chanson à Bruce, chanson qu'il destinait à Peggy. Sa colère n'en est que plus grande. Du coup, Flit parvient à faire signer à Bruce un contrat et a droit à trois vœux.

Bruce est pauvre, il va demander à être riche. Mais être riche est terriblement ennuyeux d'autant que Peggy en profite trop. Son deuxième vœu sera de faire une femme très obéissante. La situation va encore une fois se retourner contre Bruce. Dernier vœu : puisque la richesse et l'obéissance ne lui réussissent pas, ils vivront d'amour et d'eau fraiche. Là aussi, c'est l'horreur. Il a la tuberculose, ils sont pauvres, elle a faim. Las, les vœux ne marchent pas et Bruce veut récupérer son âme. Le père Ma veut sauver notre homme.

La mode de l'époque était aux comédies de fantômes. John Woo détourne le genre en faisant de sa farce une apologie de l'église catholique à laquelle il appartient. Les traditions païennes (les sorts lancés) sont montrées comme très néfastes. Ça n'est pas pourtant une critique acerbe. Le film est une comédie de plutôt bonne facture où les gags fonctionnent bien. Moment génial quand Ricky Hui se déguise en vieille femme dans une parodie de soap opéra. Le final, comme souvent chez John Woo, est le morceau de bravoure. Dans To hell with the devil, le combat se transforme en jeu vidéo où l'harmonie des couleurs crée une abstraction d'une grande beauté.
janodo
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le 26 nov. 2010

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Jean Dorel

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