Troisième film du belge Stefan Liberski après Bunker Paradise (2006) et le tout récent Baby Balloon sorti l'année dernière, Tokyo Fiancée est aussi bien sûr l'adaptation du roman Ni d'Ève ni d'Adam d'Amélie Nothomb, comme l'affiche et la promo en général se sont plu à le préciser. Liberski est visiblement de bonne foi, Nothomb aussi, mais au final, cela n'enlèvera pas qu'on est face à un film plutôt plan-plan.
Le film commence sur les chapeaux de roues, avec une exposition très rapide, l'histoire du film commence vraiment après 5 mn, c'est un bon point. Les deux personnages, Amélie (Pauline Etienne) et Rinri (Taichi Inoue) se rencontrent, et là, force est de constater que le charme fonctionne. Ils sont jolis, pas ou peu de fioritures, juste un dialogue parfois drôle, un peu maladroit du côté de Rinri, on s'attend à un joli moment de cinéma. L'on suit leur relation pas à pas, les deux personnages qui se rapprochent petit à petit. A ce moment-là, on est plutôt amusé de ces deux âmes un peu perdues qui cherchent à s'apprivoiser, parfois maladroitement, mais toujours avec candeur. Puis l'irrémédiable baiser... Et c'est à partir de ce moment-là que le bât blesse.
En effet, l'on sent que Liberski, à partir du moment où la relation s'enclenche, ne sait plus trop quoi raconter. Et c'est parti pour une série de scènes rarement percutantes, parfois franchement gênantes (cette scène chantée digne d'Hélène et les Garçons), et au final souvent useless, qui ne font quasiment jamais avancer l'intrigue. Et l'ennui de pointer son nez assez vite, avec des personnages qui perdent de leur innocence quasi-enfantine pourtant si attachante avant.
D'ailleurs, c'est aussi pendant cette periode qu'on remarque le côté très Connaissance du Monde du film, appuyée par une mise en scène assez plate à grands renforts de montage modernité tokyorïte / ruralité de la campagne japonaise sur fond de voix off rêveuse, qu'on a déja vu des centaines de fois. Au final on est presque face à un film de touriste.
La fin vient nous sortir de la torpeur en nous proposant un retour à la réalité assez brutal, qui aurait pu donner un joli côté mélancolique au film si cela avait duré plus de 5 mn.

En bref, je pense que c'est surtout un problème de dosage. Il y avait matière à faire quelque chose d'intéréssant, mais visiblement Stefan Liberski a décidé de mettre en avant ce qui au final, rend Tokyo Fiancée un voyage malheureusement bien terne.
Efelman
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le 10 mars 2015

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