La douloureuse période post-esclavage au Brésil

C’est une réalisation commune de Caetano Gotardo et Marco Dutra. Ils ont écrit le scénario ensemble.

Il aura fallu attendre 1850 pour que la traite négrière soit abolie au Brésil et 13 mai 1888 pour que ce soit à l'esclavage d'être aboli. Malgré cela, ce n'est pas pour autant que les mœurs ont changé rapidement. Les familles esclavagistes ont eu du mal à se résoudre à abandonner cette immonde pratique. Quant aux esclaves, ils ont dû prendre du temps pour construire leur vie.

Celui-ci va aborder les deux points de vue. C’est malheureusement le moins pertinent, la famille anciennement esclavagiste, qui prendra le plus de place. On va un peu trop s'attarder sur eux. L’occasion de voir la vision sectaire des membres de cette famille bourgeoise blanche. C'est cependant tellement évident que ce n'était pas obligé de le montrer autant. La grand-mère va être par exemple l'archétype de la suprémaciste blanche qui justifie l’esclavage.

En revanche, la partie sur les esclaves émancipés va être beaucoup plus intéressante. Il y aura quelques passages très forts notamment lorsque l'une choisit son nouveau nom de famille. Même s'ils ne vont pas être nombreux, leur puissance arrive à relever l'intérêt du film. Il est très pertinent de voir leur nouvelle condition de vie et la difficulté de sortir de la condition d’esclave.

Todos os Mortos va tenter d'ajouter un côté spirituel avec la fille de la famille esclavagiste. Cela permet de découvrir tout un aspect culturel. Que ce soit le côté très religieux brésilien, mais aussi les croyances sur les familles anciennement esclaves. C'est la seule chose qui sauve d'avoir pris cet axe. Celui-ci est, en effet, superflu. On aurait aimé qu'il prenne moins de place et que plus de temps soit consacré à la réhabilitation des esclaves. Cela se justifie aussi par le casting qui est à l'image de l'intérêt de chaque partie. Les personnages des anciens esclaves sont écrits de manière beaucoup plus percutante et leur jeu d'acteur s'en ressent.