La toxicité d'un super-héros en moins, le charme du Bis en plus.


Réfléchir sur deux genres, en un film



Avant de commencer cette critique je tient à dire que je n'ai pas encore vu toute la saga, et que je n'ai vu qu'un film des deux sagas qui constituent la super-saga ( terme magnifique et monstrueux à la fois de mon cru ) de Tromaville ( lieux ou se déroulent les événements de Toxic Avenger ainsi que la saga Class Of Nuk'em High ).
Toxic Avenger est un film bien ancré dans sa catégorie, à savoir le cinéma Bis, de seconde Zone, qui grandit comme une tumeur dans le dos des grandes sagas. Et pourtant malgré son statut il apparaît assez tôt, en 1984, alors que massacre à la tronçonneuse avait peu de bougies à souffler, que Hellraiser n'avait pas pointer le bout de son nez, Haloween avait disparu des radar et Jason, devait rester enfoui 6 pieds sous terre. Dans ce cadre foisonnant, un génie du Bis fait son apparition : Lloyd Kauffman, il va sortir de son chapeau une idée de génie qui à ce jour reste peut être unique en son genre : mixer Film de supér-héros d'époque ( Superman 2 pour les intimes ) avec de l'ultra gore sanglant comme on pourrait en voir dans un Cannibal Holocaust pour donner naissance à un monstre Toxique, enfant rejeté de tous, dans l'oubli collectif.
Toxic Avenger mêle donc ces deux genre avec brio, à travers une histoire à la fois tragique, émouvante, et avant tout juste tant par son traitement des personnages, que par son histoire.
Et justement son histoire, parlons en un peu !
Avant d'être le Toxic Avenger, Melvin était un simple d'esprit, qui s'occupait de l'entretien des sols d'une piscine. Or si Melvin avait pu choisir sa ville, il n'aurait sûrement pas choisi Tromaville, La ville la plus pollué d'Amérique, et pas que par des déchets radioactifs, mais aussi d'autres types de déchets. Ces même déchets vont le martyriser, se jouer de lui, l'humilier pour qu'au final il se jette par la fenêtre pour atterrir droit dans des déchets toxiques garés devant la piscine. Et ainsi il devient devant les yeux ébahis des passants, le Toxic Avenger. Plus fort, plus sûr de lui, Il subit une mutation, comme la plupart des super-héros de son temps, au cinéma ou dans les comics.
De par le film plusieurs références visuelles ou orales seront faite à Elephant Man et je pense que non seulement ça à du être une inspiration de Lloyd Kaufman pour le physique disgracieux du personnage mais aussi pour son côté moral. Dans Elephant Man on persécute ce pauvre homme, on en fait un phénomène de foire et c'est ce qui s'est passé pour Melvin avant et parfois après sa transformation ( fin du film ils veulent le tuer, ou le capturer ).
Mais au delà de tout ça le film pose une véritable réflexion sur la figure du super-héros, protecteur infaillible tant moralement que physiquement de l'époque ( superman le retour ) pour lui opposer un super-héros au physique hors des carcans traditionnels, et au méthode plus barbares, plus radicales. Un super-héros donc ? ou un anti-héro ? Qu'est-ce qui le rendrai moins humain qu'un wolverine qui découpe des gens ? Et au fond il aide son prochain, débarrasse les rues d'être plus immonde que lui, est-ce que ça en fait un super-hero ? Je pense que le film en plus de synthétiser étapes par étapes la genèse du héros : 1) origine modeste 2) transformation psychologique et physique 3) isolation du personnage 4) médiatisation et patronyme 5) opinion public
C'est justement ce dernier facteur qui je pense, finit d'ériger un héros au statut de super-héros ou anti-héro.
Et visiblement c'est à la première catégorie qu'appartient notre bon Melvin, qui obtient ainsi après un rejet de sa mère et d'autres personnes, le soutien face au maire corrompu de cette ville de barges.
Mais comme je le disais au début le film mêle très bien ce côté super-héros au coté horrifique, et parfois gore. à l'image de son protagoniste le film est toxique, ils vous mettra hors de vous, tant par ses actions répugnantes, ne reculera devant rien pour provoquer le choc, le déclic chez le spectateur habitué à sa petite zone de confort : pas les animaux, pas les enfants, pas les personnes âgées, pas si pas ça...
Si ça vous choque de voir le crâne d'un enfant éclaté sur la route avec des putes qui prennent des photos et les compare ou se touche devant, passez votre chemin, le film ne vous fera pas de cadeaux.
Alors ce déchaînement de mauvais goût, d'ultra-gore, il est gratuit ? Non, bien sur que non, il va de pair avec les propos ci dessus. Ce déchainement d'horreur renvoie à Melvin, si un monstre devient un super-héros, peut être doit-il combattre des monstres pire que lui, pour qu'on s'attache plus facilement à lui. Mais au delà de ça il sert de trame de fond, d'univers, dans une ville ou l'on repousse toujours la limite du mauvais goût cette effusions de matière cérébrale réponds à un besoin particulier : un cadre dans lequel faire évoluer le héros. Là ou tout le monde ferme les yeux il expose aux grands jours les criminels, et ce n'est pas pour rien si chacune de ses victimes est achevé d'une certaine manière qui va avec son crime. Du mec qui vend de la drogue dans les rues éclaté dans une poubelle au mec qui écrase les enfants projeté dans sa bagnole depuis une falaise le film met un point d'orgue à créer une logique dans les actes de justices du Toxic Avenger, pour que cela lui soit propre, comme on ne peut dissocier l'univers de Freddy de ses meurtres, On ne peut dissocier L'univers de Tromaville de ceux du Toxic Avenger.

Spiralis
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le 18 avr. 2018

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