J'ai voulu revoir ce film que j'avais presque totalement oublié (vu à sa sortie, en 1995, donc j'étais assez jeune), car le tome 2 va sortir en salles prochainement, et car j'en avais gardé le souvenir d'un film intéressant et provoc'.
De plus, on me parlait souvent de la fameuse scène culte où un type se fait aspirer par un chiotte ...


Et bien, en terme de provoc', je n'ai pas été déçue ! lol !


Ce film fait parti d'une trilogie que Danny Boyle a conçu, avec le scénariste John Hodge et le producteur Andrew MacDonald, sur le manque d'argent (Bag of money trilogy), où il dirige à chaque reprise son acteur fétiche, l'Écossais Ewan McGregor.


En fait, il s'agit de l'adaptation du roman d'Irvine Welsh, qui a été au préalable adapté sur les planches, à Glasgow.


Les personnages sont hauts en couleurs. On s’attache à eux, c'est bizarre, bien qu'ils soient complètement déjantés, qu'ils n'aient pas beaucoup de morale et qu'ils cumulent les défauts : ils sont losers, menteurs, psychopathes et voleurs : chacun sa spécialité et il y a quelques spécimen qui les cumulent !


Le héros (mais peut-on parler de héros dans ce cas ?), nommé Mark Renton est un jeune junkie d'Edimbourg, complètement accro à l'héroïne, qui va tenter de décrocher.
Ses potes sont presque tous accros : il y a Sick Boy, le blond platine intello, obsédé par James Bond. Il y a Spud, le grand dégingandé qui est paumé et qui cumule les gaffes.
Et il y a des non accros : le donneur de leçon alcoolique, ultra-violent à moitié fou, Francis Bebgie et Tommy, le seul clean de la bande mais qui finira par sombrer aussi dans la drogue.


On retrouve des acteurs déjà un peu connus, ou qui feront carrière dans le cinéma britannique.
Il y a d'abord un duo que Danny Boyle avait déjà engagé dans son premier long : Petits meurtres entre amis :
- Ewan Mac Gregor, dans le rôle de Mark. Il a été vraiment révélé par ce film
- Peter Mullan, dans le rôle de Swanney (le grand frère de la bande, fournisseur de drogue contre des objets volés). Il était déjà un peu connu chez Ken Loach. Il fera ensuite grande carrière en tant qu'acteur, scénariste et réalisateur.


Pour le rôle de Francis Bebgie, Danny Boyle a aussi embauché un acteur déjà connu chez Ken Loach (héros de Rif Raf) qui fera lui aussi une carrière remarquée : Robert Carlyle.


On trouve également Jonny Lee Miller qui interprète le beau Sick Boy. C'était un acteur qui avait déjà joué, mais de façon confidentielle.
Ewen Bremner, qui joue le personnage de Spud,.était déjà l'un des comédiens de la version théâtrale de Trainspotting.


Il y a aussi d'illustres inconnus comme l'actrice qui joue le personnage féminin principal, Kelly McDonald.


L’addiction à l'héro est vraiment bien décrite : la jouissance d'abord, puis le manque, la recherche à tout prix du produit (voire de n'importe quelle drogue) et la dépravation qui va avec.


Le manque, la difficulté du sevrage donne des scènes d'hallucination et de douleurs physiques assez fortes, qui sont marquantes et le demeureront je pense dans l'imaginaire collectif. A part dans " Moi Christiane F, 13 ans, droguée prostituée", je n'ai jamais vu de scènes de manque aussi fortes au cinéma, mais je n'ai pas vu Requiem for a dream, qui parait-il est costaud dans le genre ...


J'ai adoré le côté cinéma expérimental britannique qui fait penser tout de suite à Ken Loach ou à Stephen Frears, mais avec un côté bricolé, pauvre en moyens et franchement burlesque parfois (plein d'autodérision en tout cas).


On peut dire que le réalisateur va au fond des choses, mais plutôt du côté sombre. Il arrive des choses horribles dans la vie des ces gars, mais curieusement, ils ne se démontent pas pour autant. Il y a une sorte de résignation au malheur chez ces garçons, qui est inédite je trouve. Il y a l'idée du côté inéluctable des choses et des destins : on a une vie pourrie dans un pays pourri, alors autant se faire des fix pour s'évader, et comme les copains font pareil, pourquoi se gêner ?


Bon, mais tout ça n'aura qu'un temps, non par une prise de conscience que ce qu'ils font est mal et les détruit, mais plutôt un brusque retour à la réalité imposé par la force des choses : des faits concomitants horribles (la mort du bébé) et le dérapage de trop qui conduira Spud en prison et Mark au sevrage forcé.
Ce qui a choqué je pense à l'époque, est sans doute plus l’absence de morale que les scènes un peu gore.


En tout cas ce fut et cela reste un film choc sur l'univers de la drogue, avec une liberté de ton totale.


Note attribuée : 7.5/10

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le 5 févr. 2017

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