Danny Boyle réalise son "Memento"
Et c'est même le principal souci de "TRANCE". La comparaison avec le chef d’œuvre de Nolan est quasi obligatoire lorsque la machine(rie), se met en route. Cela dit, la dernière réalisation de Danny Boyle n'est tout de même pas déplaisante en soit et à l'arrivée on passe plutôt (juste) un bon moment. Il est aussi intéressant de noter que Boyle fait pour ainsi dire, "table rase" de ses effets "clips" afin d'adapter parfaitement sa mise en scène à son sujet. Des cadres inventifs et une photo superbe viennent magnifier des décors en intérieurs vraiment somptueux.
Côté esthétique il n y a pas à dire, "TRANCE" en jette vraiment mais son scénario reste définitivement moins riche et moins dense que celui de Memento. La faute aussi à une première heure qui en rebutera probablement plus d'un car à force de jouer avec les codes du scénar "à tiroirs", le réalisateur de Trainspotting prend ici le risque de perdre une certaine partie de son public. Jouant constamment sur ce qui est vrai et/ou ce qui ne l'est probablement pas, "TRANCE" joue au départ plus avec nos nerfs, nous rendant littéralement "passif", qu'avec notre cerveau. C'était probablement la plus grande force de Memento, ce côté ludique, qui nous faisait réfléchir dans le bon sens.
Heureusement les 20 dernières minutes s'avèrent être suffisamment poignantes pour donner une justification à toute cette "Trance". Elles arrivent peut-être un peu tard et Boyle de se démener pour rendre le tout cohérent en si peu de temps.
"Trance" restera juste un "bon petit film" à l'esthétique léchée dans la filmographie de Danny Boyle. Probablement sa meilleure vitrine mais loin d'être son meilleur film.