La tradition veut que pour Halloween, je me cale un vieux film d'horreur, que je n'ai jamais vu. Sur Netflix, il y a Shining et Rosemary's Baby, deux classiques terriblement efficace et indémodable, mais déjà vu et revu. Puis, il y a ce Tremors au fin fond de ma sélection, un film titillant ma curiosité depuis l'adolescence, mais pour une raison des plus obscures, je n'avais pas encore pris la peine de le voir. C'est maintenant chose faite et cela ma laissé perplexe, avec cette impression d'être devant une parodie des Dents de la Mer.
Cela démarre sur un ton léger, avec une musique plus proche de la comédie pour accompagner le duo Kevin Bacon et Fred Ward (le Jon Bernthal du 20ème siècle). Le premier fait une blague à son pote, alors que le générique s'inscrit dans les recoins de l'écran. Je découvre que c'est la première réalisation de Ron Underwood et vu la suite de sa carrière, on comprend mieux son côté parodique. Ils veulent fuir leur ville paumé en plein désert, sauf qu'ils vont le faire un jour trop tard, comme ils le signaleront eux-mêmes, ce qui confirme l'absence de sérieux de cette histoire de vers de terre géants.
Cela ressemble à un croisement entre Les Dents de la Mer et Dune. Dans la première partie, on ne voit pas où peu, les vers de terre semblant plus proches du serpent. On doit se taper les faux départs du duo pas vraiment comique, avec un Kevin Bacon en plein cabotinage. Le gamin est en roue libre et semble s'amuser au sein de cette histoire parodiant l'énorme succès de Steven Spielberg. Les vers de terre ont le même mode de fonctionnement qu'un requin. Ils sont aveugles et réagissent aux vibrations. Résultat, ils ondulent sous la terre en créant des vagues, avant de s'attaquer aux fondations des maisons, comme leurs cousins s'en prennant à la coque des bateaux.
Au sein de ce film pas du tout d'horreur, il y a la gueule de Michael Gross en gros beauf affublé d'une casquette des Atlanta Hawks, d'un 4x4 avec une plaque d'immatriculation "UZI4LIFE" (où EVER), d'un arsenal digne d'une infanterie et une moustache fourni, très symptomatique des eighties, sans oublier la peur des russes. A lui tout seul, le personnage vaut le détour. Sa connerie est immense, il prend la place de Robert Shaw, tout en ne faisant aucunement preuve de subtilité. Mais là n'est pas le but, le film se moquant gentiment de l’Amérique Reaganienne. La vente du cadavre du premier ver, en est le parfait exemple.
C'est assez con, mais en évitant de se prendre au sérieux, le film reste passable. Par contre, ce n'est pas un film d'horreur, même si on voit un peu de ketchup et Finn Carter en petite culotte blanche.