Rien de plus réjouissant que de découvrir un 25 décembre ce petit bijou. Un film qui ravira tous les amateurs de contes de fée, de cette légèreté qui est si douce pour certains et trop enfantine pour d’autres. Moi, l’apparente simplicité et naïveté des contes m’ont toujours agrippées et si vous êtes vous aussi sensibles à ces belles histoires de toujours, vous trouverez votre bonheur avec ce film. Trois Noisettes pour Cendrillon réussi le pari d’être fidèle à cet esprit classique du conte tel qu’on le connaît tout en nous présentant une version fortement moderne (alors même que le film est sorti dans les années 70!)
Les protagonistes ont tous une personnalité propre qui se démarque des archétypes de princes/princesses récurants: d’un côté on a une Cendrillon garçon manqué au fort caractère et de l’autre un prince qui incarne une jeunesse fougueuse et impétueuse. Plus de bonne fée ou de transformation magique: Cendrillon n’a plus de restriction concernant l’heure de son départ et ses vœux n’ont rien d’extravagant, toute l’histoire aurait même pu se dérouler entièrement sans magie. Cette dernière apparaît comme la manifestation de l’intériorité propre de la jeune fille, ce qui est assez émancipateur. La magie c’est la volonté et la détermination de Cendrillon. Concernant la relation amoureuse on dépasse ici le coup de foudre en faisant se rencontrer les jeunes héros en amont: ils échangent ensemble et partagent des points communs. J’irais jusqu’à dire que le film remet en question le concept même de coup de foudre: lors du bal le prince tombe amoureux de Cendrillon alors qu’il n’a pas vu son visage! Un petit clin d’œil ironique et très joli dans le fait que le physique de notre princesse n’a ici aucune incidence sur le récit. En règle générale on nous dépeint ici une relation basée à la fois sur l’insouciance attendrissante des chamailleries adolescentes et la prise de conscience mature du consentement et du dévouement. Au cours du film, une très belle et espiègle complicité s’installe entre Cendrillon et le prince. Au final on s’attache drôlement à ces deux personnages traités à égalité et leur relation est très plaisante à suivre. Les deux acteurs sont resplendissants de beauté et de jeunesse.
Concernant les points plus esthétiques, le côté classique du film est extrêmement bien maîtrisé. Les costumes, les décors enneigés et la musique sont tous d’une grande beauté et participent à la mise en place d’un univers de conte de fée qui entretient pourtant un lien très fort avec le réel et le présent.