Après "Ten" de Kiarostami, "Taxi Téhéran", nous voilà plongé une fois encore dans le seul bastion privé en dehors de sa maison... La voiture.
Toujours assigné à résidence et bravant les interdits, Panahi prend de nouveau le volant pour les contrées reculées de l'Iran cette fois. Il nous montre son pays, loin de l'image néfaste qu'en donnent les médias. Alors oui, la charia, les inégalités hommes/femmes, le mouvement du White Wednesday et la loi "Golshifteh" font que l'Iran se bat encore contre les revers de sa Révolution. Mais il n'en demeure pas moins que c'est un pays qui a de multiples facettes que nous ignorons, comme ces peuples chaleureux qui nous sont présentés.
Le film parle tout de même de la position des iraniennes et les clivages entre les citadins et les ruraux. Une jeune fille rêve de suivre les pas de son idole, Benhaz Jafari. Cependant quitte à faire la fierté de sa famille autant que ça soit pour les études et non pour faire la "saltimbanque". Une lien va alors se créer entre ces trois personnages sur ces routes accidentés, parsemées de symboles qui vont les conduire à la raison.
Mêlant docu et fiction, Panahi nous porte dans son road trip, avec de superbes gros plans qui contrebalancent avec la promiscuité de l'espace de la voiture et un final se terminant sur un beau plan séquence bercé par un air de Duduk.
Panahi bravo, j'aimerai tellement te rencontrer...