Synopsis : Après la mort de son fils Gabriel, Jorge entame un long périple de la Bolivie jusqu'à New York pour rencontrer Sebastian, le compagnon de Gabriel. Les deux hommes s'affrontent, Sebastian reprochant à Jorge son conservatisme et son rejet de l'homosexualité de son fils. Sebastian puise dans cette intolérance l'inspiration pour écrire une pièce de théâtre dédié à Gabriel.


Pour sa 92 édition, les Oscars ont créé une nouvelle catégorie : "le meilleur film international" ce qui en dit long sur les efforts de l'industrie pour se débarrasser de sa consanguinité historique et reconnaître, entre autres choses, que 41,2 millions de personnes aux États-Unis parlent espagnol. Et à en juger par la qualité et l'importance politique et sociale des films latino-américains qui entrent en compétition, parmi lesquels de nombreux films sur le thème de LGTBI, nous devrions en être très fiers. L'un des films préférés de cette édition est le drame bolivien LGTBI « Tu me manques » (Rodrigo Bellott), qui raconte l'histoire d'un père qui, après le suicide de son fils, s'envole pour New York pour rencontrer son partenaire et découvrir plus de sa vie aux États-Unis. Un film qui, selon son réalisateur, est "une catharsis" basée sur ses propres expériences.
Rodrigo Bellot transpose "sa pièce de théâtre "Tu me manques" immense succès au Pérou en version cinéma.. . Ce film a obtenu diverses nominations et récompenses dans divers festivals de cinéma. Par exemple, il a remporté le prix du jury du meilleur scénario dans un long métrage américain au L.A. Outfest. Il a également remporté le prix du public au Palm Springs International Film Festival. Il a fait partie de la Section Officielle de la 25e édition de LesGaiCineMad à Madrid, optant pour le Grand Prix du Jury...
Rodrigo Bellot adapte la pièce mais mais sans se détacher de son origine théâtrale. De cette façon, le réalisateur présente cette histoire à un public plus large, qui peut ne pas être familier avec la pièce originale surtout évidemment hors Bolivie. Le script rappelle de façon très forte que l'homosexualité en Amérique latine continue d'être un sujet tabou. Grâce à cette démarche, Bellot exprime le besoin de visibilité du collectif. Il y a des parties très tendres et émouvantes, qui montrent la sensibilité de l'auteur. Les pertes irréparables et les peurs imparables sont également abordées, c'est sentimental et touchant : ceux qui ont vécu le deuil d'un être aimé saisiront la force de cette proposition .La fin, la fin est excellente, le chemin pour y parvenir est diffus trop diffus parfois ,trop resserré d'autres fois .
Le scénario et la mise en scène optent pour structure circulaire, dans laquelle se développent en parallèle ou en même temps plusieurs linéarités.. Pour cette raison, le long métrage semblent se dérouler sans heurts et sans désordre. Ce qui atténue un peu (trop?) la force du drame. Néanmoins les rebondissements de l'histoire étonnent . On apprécie aussi l'hommage autoréférentiel que le film se rend à lui-même et à la pièce de théâtre original en faisant beaucoup mieux qu'une simple transposition grâce à l'utilisation d' un style saisissant et singulier et novateur. Le visuel en étonnera plus d'un.

HenriMesquidaJr
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le 29 juin 2021

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