Quand On Partait de Bon Matin, à Violoncelleuh!

"James Bond aide le général russe Koskov à passer à l'ouest, ce dernier apprend au MI:6 que le général Pushkin (un autre russe) aurait lancé l'opération Smiert Spionom (Mort Aux Espions) afin de prendre le pouvoir au KGB. Bond est chargé de l'éliminer à Tanger…"

Avec l'ère Timothy Dalton (qui fut de très courte durée), on en finit avec les niaiseries de Lord Anglais à la Roger Moore, et John Glen peut enfin adapter la personnage à sa sauce, et en faire un espion froid, pince sans rire et à tendance sadique. Timothy Dalton, acteur Shakespearien errant entre Ciné, TV et Théâtre, qui avait refusé le rôle en 1969, se trouvant trop jeune (il avait raison) pour incarner 007, passe à l'action.
L'importance de cet opus réside sans doute dans le fait qu'il soit le dernier à se placer dans la contexte de la guerre froide, c'est donc la fin d'une époque, et du James bond classique, qui mettait jusqu'ici toujours en scène les tensions entre Occident et URSS.

On commence par une ouverture assez spectaculaire où trois agents 00 commencent un exercice à Gibraltar, en sautant d'un avion (où M a mis son bureau). Le réalisateur joue d'abord sur le fait que Timothy Dalton ne soit pas connu du grand public pour nous mettre sur de fausses pistes. Le visage de Dalton sera donc révélé en dernier par un rapide travelling avant. C'est pas tellement nouveau, ils nous avaient fait le coup pour "On Her Majesty's Secret Service" en 1969. Petite poursuite assez spectaculaire, pour que Bond finisse sur un Yacht et passe du bon temps en compagnie d'une belle jeune femme aisée et blasée.
S'ensuivent des passages entre Est et Ouest, ou plutôt entre Tchecoslovaquie, Autriche et Royaume-Uni, dont un en Pipe-line, et un autre dans un étui à violoncelle . John Glen brouille les pistes et le véritable mobile du scénario n'est véritablement révélé qu'au bout d'une heure trente de film (sur 2h10). On se retrouve donc au beau milieu d'un vrai film d'espionnage, comme ceux de l'époque Connery. The Living Daylights est une sorte de Bons Baisers de Russie des années 80, en mieux rythmé sans doute.Le film se termine dans les montagnes afghanes, où Bond se lie d'amitié, ou plutôt s'allie par intérêt avec un chef moudjahidin, afin d'assiéger un camp militaire russe, faire péter un pont et un avion, pour finir en jeep vers un resto de Karachi (allez savoir pourquoi?). On sent d'ailleurs l'influence du grand maître anglais David Lean dans cette séquence, tout d'abord le sauvetage in extremis d'un moudjahidin tombé de cheval par son chef (rappelez vous Lawrence D'Arabie) et l'explosion d'un beau pont bien construit, qui rappelle celui de la rivière Kwaï.
Les bémols sont rares, excepté les costumes (80's à mort), le cabotinage de Jeroen Krabbé (pour faire le général Russe, c'est pas très crédible) et le manque de charisme de Joe Don Baker (dans le rôle d'un méchant militaire américain corrompu qui ressemble plus à un bouseux sorti de Delivrance). Maryam d'Abo n'est pas non plus dingue, elle est à cents lieues de la pin-up habituelle des opus précédents. On retiendra aussi un léger message misogyne, récurrent dans la franchise, du genre, les femmes sont naïves et ne savent pas conduire les avions (elle manque de se prendre un montagne afghane dans la gueule à la fin du film). Heureusement, John Rhyes Davies dans le rôle de Pushkin et Art Malik dans celui du résistant afghan relèvent le niveau.
John Barry signe sa onzième et dernière partition pour 007, partition assez bonne, loin de ses plus audacieuses, mais bien assez efficace pour accompagner ces deux heures dix d'aventures.

The Living Daylights est un très bon opus de la série, malgré son âge (disons que les épaulettes, et les cartes routières en papier, ça fait vieillot pour un espion de sa majesté). Bien écrit, bien rythmé et surtout spectaculaire, on peut dire que Dalton eut de la chance d'avoir à faire à des scénarios à la hauteur de la franchise, malheureusement, il est vrai que le rôle n'a jamais été de très bon augure quant au reste de la carrière d'un acteur (sauf peut-être pour Sean Connery).

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le 30 janv. 2013

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ArthurMonkeyman

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