La laideur à un nom...

Ubu et la grande Gidouille est un long métrage d’animation français réalisé en 1979, mais diffusé au cinéma en 1987. Le film se distingue par son originalité visuelle et sa technique (peu exploité par le cinéma) d’animation en papiers découpés.

Le film ne ressemble à aucun autre. Les dessins sont d’une originalité déstabilisante. Le rendu est affreux, mais distinctif.

Il est extrêmement difficile de rester concentré sur ce spectacle tant il s’illustre avant tout par un manque d’amusement. L’histoire nous donne l’impression de n’avoir ni queue ni tête, l’intrigue est inefficace. Les personnages évoluent dans une absurdité et un malaise pesant. Les dialogues sont idiots. L’humour ne prend pas. Certaines scènes nous mettent mal à l'aise en raison de leur dimension glauque. Une fois que l’on a dépassé la surprise de la nouveauté visuelle, on s’ennuie jusque la fin.

Le doublage des personnages est extrêmement mauvais, avec des acteurs qui braillent et qui crient sans arrêt. Les intonations et les émotions sont singées pour notre plus grand déplaisir. Les rares effets sonores sont insupportables. L’habillage musical est navrant. D'un point de vue purement comparatif avec ce qui se fait dans le secteur à la même époque, le film semble issu du fin fond des années 50 (et encore...).

Ubu et la grande Gidouille nous promet une aventure hors des sentiers battus, dommage que le résultat soit inaudible et irregardable en raison d’un traitement global proche de l’amateurisme. L’originalité de l’animation ne sauve pas le spectacle de sa médiocrité. On aura rarement vu un film d'animation aussi vilain et si peu récréatif.

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