le 26 avr. 2015
Un assassin qui passe (1980)
Il s'agit d'un film policier. Jacques est un modeste employé de banque très mal à l'aise dans sa peau et qui a de grandes difficultés à établir des relations notamment avec les femmes. C'est un vrai...
C’est l’histoire de deux films qui cohabitent sans jamais vraiment se fondre. Le premier se veut une étude de caractère : un psycho-killer habité par un acteur qui compose avec une justesse rare. Le second relève du polar : un flic cynique traque ce même tueur, interprété par un comédien qui, cette fois, cabotine un peu trop. Toute la difficulté pour son metteur en scène, Michel Vianney, consiste à organiser la rencontre de ces deux registres, à créer une sorte de communion solennelle où les récits ne s’ajustent pas seulement par la narration, mais respirent ensemble dans l’espace du film. Or ce qui manque, précisément, c’est le parallélisme — non pas seulement thématique mais esthétique. Vianney ne semble pas s’être posé la question la plus décisive : pourquoi raconter cette histoire-là de cette manière-là ?
Cela dit, le film demeure un excellent divertissement. Le souvenir médiocre de Spécial Police m’avait mis en alerte, mais ici Vianney surprend. Richard Berry est fabuleux : son jeu, hérité sans doute du Conservatoire, n’a rien de scolaire. Doux, lunaire, il habite son personnage avec une intensité étrange, presque décalée, qui fait naître une forme d’empathie inattendue — surtout dans les scènes où le tueur croise des figures féminines. Face à lui, Trintignant, marathonien régulier du cinéma français, fait du Trintignant : un mélange de calme et de froideur qui n’impressionne plus mais reste une valeur sûre, comme une partition qu’on connaît par cœur. Carole Laure, quant à elle, incarne cette ambiguïté féminine de la victime consentante — figure problématique dont on préférera suspendre le commentaire. Enfin, les seconds rôles, J.-P. Sentier et Féodor Atkine, apportent cette énergie rugueuse des vieux briscards, mouillant le maillot sans fard.
Le film navigue ainsi entre l’artifice et l’authentique, entre l’effet de style et l’élan sincère. Et si Vianney peine à donner une logique profonde à son double récit, il parvient, par moments, à trouver cette vibration singulière où le polar français touche du doigt quelque chose d’inattendu.
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Créée
le 15 nov. 2025
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