Au moins a t-il essayé. Rithy Panh, probablement motivé à l'idée de tourner au Cambodge, signe ici son unique œuvre de fiction, ce qui peut aisément se comprendre tant il y semble peu à l'aise, l'échec public n'ayant probablement pas aidé non plus. On imagine un récit plus fidèle à Marguerite Duras que celui de René Clément en 1958. Plus ennuyeux aussi, du coup. Sans être insoutenable, « Un barrage contre le Pacifique » se montre rapidement languissant et assez bancal dans sa narration, Panh manquant clairement d'assurance pour filmer certaines scènes et construire son récit, l'impression qu'il ne se passe vraiment pas grand-chose étant assez régulière.
Les personnages ici sont moins intéressants, légèrement agaçants et peu attachants, Isabelle Huppert se contentant de faire du Huppert (malade), tandis qu'Àstrid Bergès-Frisbey ajoute une nouvelle performance médiocre à sa filmographie. Si certains aspects sont un peu plus convaincants ici, notamment dans la dimension historique, d'autres le sont nettement moins, comme la relation entretenue par le frère ou la sœur,
l'escapade du premier suite à une rencontre ou la cour assidue d'un riche propriétaire vis-à-vis de la seconde.
Pas grand-chose à ajouter tant ce film, vaguement regardable, m'a laissé régulièrement indifférent dans son déroulement comme le destin de ses personnages : un vrai coup d'épée dans l'eau pour un homme s'épanouissant manifestement beaucoup plus dans le documentaire.