Love boat.
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Dès le début du film, nous sommes fixés. Alors qu’un monstre des profondeurs (que nous appellerons Bobby pour les besoins de cette critique) remonte vers la surface de l’océan, un hors-bord fonce tous azimut sur la mer déchaînée. Un mercenaire et ses deux mécaniciens transportent un groupe de commandos bourrins, vulgaires et armés jusqu’aux dents se dirigeant en direction d’un immense paquebot de luxe remplit de riches à détrousser. Malheureusement, Bobby qui a été relativement plus rapide que nos compères, a déjà élu domicile dans le bâtiment et s’est goulument servit dans le garde-manger. Après s’être engouffré l’entièreté des passagers accompagnés de leurs membres d’équipage, les petits mercenaires qui lui sont proposés en fin de repas ne sont pas pour lui déplaire.
Autant le dire tout de suite, nous ne sommes clairement pas devant Un cri dans l’océan pour nous prendre la tête. C’est d’ailleurs un des principaux atouts de ces films d’horreur un peu vieillots et totalement tchip. Sommers sait qu’il n’est pas là pour faire du Godard. Il fait un film de monstres de série B, mais il le fait bien ! Cela se remarque dans sa mise en scène efficace rythmée par la musique effrénée, bien que totalement clichée, de Jerry Goldsmith.
Bien que rapide et ne prenant pas de détour le film n’en oublie pas pour autant ses personnages stéréotypés et ses figurants à génocider. Les passagers sont particulièrement méprisés par Sommers : aucun de ces riches occidentaux et orientaux qui se vautrent complaisamment dans le luxe n’en réchappera. La panique révèlera l’individualisme profond se cachant sous leur masque de bienséance. L’aspiration d’une passagère par la cuvette des toilettes dans lesquelles elle s’était réfugiée mettra un coup d’éclat sanglant à la fin de ce microcosme autarcique. Sommers serait-il marxiste ? Bien sûr que non, je le soupçonne de faire cela par pur plaisir sadique. C’est gratuit mais exquis !
D’ailleurs, il ne veut pas faire de l’épouvante, il veut faire de l’horreur ! De l’horreur pur et dur ! Sans s’engouffrer dans l’escalade de gore d’un Braindead, Deep rising nous surprend par quelques visuels bien marquants : un visage d’homme vivant en décomposition, les personnages marchant sur des cadavres décomposés, le hangar remplit de squelettes ensanglantés et les put*** de tentacules lovecraftiennes de Bobby… Cette surenchère gore amusante est d’autant plus surprenante qu’on pense à l’origine se diriger vers un actioner sympathique ou un survival soft.
Deep Rising est bien sûr bourré de défauts : acteurs à la masse, scénario ultra prévisible, musiques clichées au possible… mais ça fait partie du « charme » de ce genre de production. Vous ne pourrez pas vous empêcher de le regarder avec un regard amusé et compassionnel et d’apprécier un climax inattendu, grossier mais totalement jouissif. Deep Rising doit beaucoup à Sommers et son bagout, dont la réalisation décomplexée l'a (légèrement) sauvé des profondeurs abyssales du navet. En quelques mots : c’est con mais c’est bon !
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Créée
le 26 août 2018
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