Deux frères milliardaires, Randolph et Mortimer Duke s’ennuient à mourir dans leur tour d’ivoire. Ils parient sur tout et n’importe quoi pour passer le temps. L’un pense que c’est l’environnement qui détermine le destin d’un individu tandis que l’autre penche plus sur l’héritage familial. Qu’à cela ne tienne, les voici partis sur un pari de plus consistant à manipuler le destin de deux hommes que tout sépare. D’un côté, Louis Winthorpe troisième du nom (Dan Aykroyd), homme d’affaires richissime travaillant pour les Duke et bientôt futur mari de la petite nièce de nos deux Crésus et de l’autre, un SDF du nom de Billy Ray Valentine (Eddy Murphy), cul de jatte et aveugle à ses heures perdues, infirmités prétendument héritées de la guerre du Vietnam. Pour Randy et Morty, le pari est clair : Louis prendra la vie de Billy Ray et inversement. Tels des marionnettistes, Randolph et Mortimer tirent les ficelles de l’ascension de Billy Ray et de la chute de Louis. Mais l’expérience prendra une drôle de tournure quand les circonstances feront de Louis et de Billy Ray des amis. Encore une fois Eddy Murphy emporte tous les suffrages en endossant les défroques du clochard Billy Ray qui, avec sa tchatche et son assurance saura se faire une place dans le monde des affaires. Quant à Louis, sous l’impulsion d’Ophélia (Jamie Lee Curtis), prostituée et ange gardien, il goûtera au bonheur d’une vie simple faite de solidarité et d’amitié, des valeurs inexistantes dans les hautes sphères du pouvoir. Mais nos deux compères (de fortune et d’infortune) n’ont pas dit leur dernier mot et vont prendre les Duke à leur propre jeu. Durant pratiquement deux heures, John Landis nous ravit avec le couple Eddy Murphy/Dan Aykroyd mais Don Ameche et Ralph Bellamy (les frères Duke) en vieux cyniques font des merveilles au sein d’un long-métrage qui se veut à la fois fable sociale et comédie douce-amère sur une certaine idée de l’arrivisme.