Journée de merde !

Même si la qualité n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous, un film de Alex de la Iglesia est un petit évènement pour moi depuis que j'ai découvert, tout boutonneux que j'étais et goguenard, "Le jour de la bête" à treize ans sur une vieille VHS. Et si en plus il y a Salma Hayek dedans, symbole à mes chastes yeux de la madone dans toute sa splendeur, alors c'est tout bénef.

Après le bordel d'anthologie qu'était "Balada triste de trompeta", "Un jour de chance" fait office de gentille récréation dans la carrière du cinéaste, comme si le trublion avait décidé de faire une petite sieste tranquilou entre deux gros délires. On nage ainsi en terrain balisé avec cette satire des médias, portrait d'un monsieur tout le monde invisible devenant malgré lui un martyre de la crise économique et d'une société cruelle et opportuniste, où l'apparence et le pouvoir des masses règnent en despotes.

L'ensemble se suit agréablement grâce à ses comédiens, tous impeccables, et à un rythme soutenu mais il faut bien avouer qu'il manque clairement un grain de folie pour transformer tout ça en bon gros brûlot anarchiste. Le spectateur devra se contenter d'un honnête divertissement, sympathique et attachant mais bien loin de ce qu'aurait du en faire De la Iglesia.