Ou comment je suis (encore) restée insensible à un grand classique.

Pardon, pardon, ne me lancez pas des pierres, je n’ai pas aimé « Un tramway nommé désir ». Oui, je sais... Inacceptable.

Mais j’ai quelques arguments pour ma pitoyable défense. Je peux toujours vous expliquer pourquoi le film ne m’a nullement touché.

La définition des personnages est essentielle à l’immersion dans une œuvre. Si l’on se sent un minimum touché par les protagonistes, on se retrouve plus enclin à être emporté par les péripéties qu’ils vont vivre. Ce qui me gêne le plus dans « Un tramway nommé désir », c’est justement la façon dont les héros ont été peints. À aucun moment je n’ai été en mesure de ressentir de l’empathie envers ces personnages, à aucun moment je n’ai été capable de les comprendre.

L’héroïne Blanche est confuse. Est-elle réellement saine d’esprit ? Que cachent ses crises, ses cris et ses larmes soudaines ? Quel est exactement la raison de sa visite à sa sœur Stella ? Qu’est-ce qu’elle veut à la fin ?! Elle est tellement impénétrable, qu’elle m’a tout simplement donné l’impression de ne même pas être elle-même au courant de ses desseins.

Le personnage de Marlon Brando ne m’a pas semblé plus à la hauteur. C’est donc lui le héros que tout le monde adore ? Une brute épaisse sans consistance, parfois plus proche de l’animal que de l’homme ? Un macho qui ne se remet jamais en question ?

Seuls Mitch et Stella semblent avoir conservé leur bon sens. Malheureusement, le premier se fait jeter (oups spoiler) et la deuxième ne dit presque jamais rien.

Alors forcément, avec de tels personnages, pas facile de se passionner pour leur histoire. Je ne suis même pas sûre d’avoir compris. Je me demande quel était l’intérêt de tout ce tintouin. Aujourd’hui encore, je n’ai toujours pas compris où Elia Kazan -le réalisateur- et Tennessee Williams -l’auteur de la pièce d’origine-, ont voulu nous mener.
mewnaru
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le 30 janv. 2015

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mewnaru

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