Nouveau sujet de société abordé par Nakache et Toledano : l'écologie. Si elle est présentée comme la thématique centrale du film, elle s'avère quelque peu noyée parmi d'autres sujets (surendettement, consumérisme) et bafouée par l'intention de trop en faire une comédie.

Commençons par le bon : le film séduit par son rythme et son casting. Les personnages de Cohen et Marmaï sont drôles, en galériens touchants pas toujours très convenables. On rit de leur opportunisme et des noms de code grotesques qu'ils se donnent - encore que c'est un peu trop débile pour être crédible.

On retrouve un Jonathan Cohen qu'on a plaisir à voir se renouveler. Bien qu'il reste dans son style comique habituel, il propose un jeu plus nuancé et émotif adapté à son rôle.

Mais voilà, Une année difficile traite d'un sujet aussi délicat que dans Hors Normes, et on a pourtant l'impression qu'il raconte ça comme s'il voulait filmer l'organisation d'un mariage de bourges dans l'Essonne. Oui, le film passe par l'humour et les bons sentiments pour traiter des sujets compliqués – comme le duo l'a souvent fait. Ce ne serait pas un problème si ce prisme ne faisait sortir les personnages du réel (celui de Noémie Merlant ou de Jonathan Cohen notamment).

Le film reste très sage et très formaté. Les deux personnages principaux, si sympathiques soient-ils, ont d'ailleurs du mal à nous transmettre le propos du film. Écartelés entre le besoin d'argent et la cause écologique, ils ne choisissent jamais vraiment de camp. À l'image de Cohen, qui jusqu'à la fin du film crée le doute sur ses motivations.

Puis il y a cette histoire d'amour entre "Cactus" et "Poussin", dont on a du mal finalement du mal à croire du début à la fin. Il est très peu crédible que le personnage de Noémie Merlant, militante écologiste, ne capte pas que Pio Marmaï soit un arriviste indifférent de la crise climatique. D'autant que les deux ont eu une confrontation quelques semaines plus tôt, au plus. Qui plus est, des écologistes radicaux en costume, j'ai du mal à le croire. Il n'est pas plus crédible que la fin tourne au pardon et à la résilience compte tenu de l'importance pour Noémie Merlant de ses convictions.

En somme, un film touchant par moment, parfois amusant, mais trop tourné pour plaire au plus grand nombre et ne pas choquer, trop bête. Si Une année difficile ne souhaite pas refléter la réalité de son sujet, il me paraît passer à côté de ce qu'il traite. Plus que sensibiliser, il souhaite apporter une dose de fraîcheur dans le genre de la comédie. Manque de bol, le réchauffement climatique est plus fort que lui.

Landrix45
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le 26 oct. 2023

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