Rooster Cogburn est de retour pour une nouvelle aventure après Cent dollars pour un shérif. Si le film d’Henry Hathaway présentait une ambition cinématographique évidente, il ne faut pas en attendre autant de cette unique contribution pour le cinéma de Stuart Millar. Plus un film d’aventure qu’un véritable western, Une Bible et un fusil doit s’apprécier pour ce qu’il est, à savoir un pur objet de distraction mêlant action et humour.
Au cœur de cette œuvre appréciable, le duo formé par John Wayne et Katharine Hepburn. Entre le vieux ronchon au grand cœur et la vieille fille revêche mais sensible, un jeu de séduction se met en place autour de répliques gentiment vachardes. Les deux monstres sacrés en fin de parcours cabotinent et semblent profiter de cette séance de prolongation. Qui veut bien accepter de se contenter de cette rencontre cinématographique tardive sera comblé.
Le propos, lui, est simpliste, les méchants sans épaisseur, l’affrontement final bâclé, mais on suit avec plaisir les pérégrinations de ce trio original (un jeune Indien les accompagne) au milieu des superbes paysages de l’Oregon avec une jolie séquence dans les rapides qui, si elle n’a rien de novatrice, participe à faire de l’ensemble un divertissement sans prétention fort agréable. Tout le monde n’a pas toujours cette sage humilité.