Passé injustement dans l'oubli, ce thriller épuré tourné comme une bonne pièce de théâtre vaut largement qu'on le redécouvre. Avec un James Spader sorti tout droit du Crash de David Cronenberg le film offre une belle réflexion sur l'art du mensonge.

Surprenant sa femme dans les bras de son amant, après une bonne gifle pour lui faire comprendre qu'une femme ne doit pas être infidèle, Ray demande le divorce et se sentant coupable lui donne gain de cause. Peu après, lors d'une soirée une autre femme l'insulte et l'envoit paître. C'est Lena. Des excuses, plusieurs rendez-vous après, Ray est conquis, Lena aussi, ils se marient, ont des enfants. Mais Ray ne parvient pas à se débarrasser d'un sentiment de jalousie persistant, très persistant, du entre autre aux nombreux coups de téléphone reçus par Lena et de par quelques mensonges sur son passé qui reviennent à la surface. Ray n'y croit pas, pourtant Lena lui a bien menti sur tout, depuis le début. Pourquoi et dans quel but ?

Sorte de thriller conjugal (mais sans moralité attention) ce film fait la part belle à la fois aux comédiens et à l'atmosphère particulière et changeante : les moments attendrissants entre les amoureux laissent toujours entrevoir un malaise grandissant dès lors que le vernis des apparences se met à craquer. Bien sûr le spectateur sait que le mensonge est présent (ben sinon pas d'histoire gros lourdaud) mais ce n'est pas tant la question de savoir s'il y a bel et bien eu mensonge mais sur quoi exactement portait celui-ci qui est en en cause.

Mädchen Amick est réellement géniale dans ce film, soyons clair, elle n'avait jamais joué mieux avant ni n'a réussi à faire mieux après. Sorte de petite copine idéale par moment, salope de l'autre, aux allures de mafiosa, elle insuffle à son personnage corrompu et mauvais l'innocence nécessaire pour que l'on ait juste un petit doute sur sa culpabilité.

Ce qui est aussi inattendu c'est à la fois le but poursuivi par Lena : est-ce une vengeance, simplement l'appat du gain, le charme discret de la manipulation ? Finalement peu importe, ce qui va faire toute la différence c'est de savoir quel plan notre pauvre Ray va pouvoir fomenté pour s'en sortir ?

A redécouvrir avec plaisir, surtout si on vient de se faire larguer.
Ivar
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le 6 nov. 2011

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