L’occasion était trop belle : notre Christian Clavier national dans un film où il est au centre de tout. L’excuse parfaite pour avoir un festival de l’acteur, empêtré dans des situations de plus en plus improbables, avec son humour ravageur et sa pêche caractéristique. Adapté d’une pièce de théâtre (avec dans le rôle titre le géant Fabrice Lucchini), Une heure de tranquillité raconte comment Michel, un égoïste pingre limite raciste, désire écouter, pendant une petite heure, un nouveau disque de jazz qu’il vient d’acheter. Mais c’est justement cet instant précis que choisit son entourage pour lui pourrir la vie.

Un point de départ attrayant, puisque voir une journée de quelqu’un totalement gâchée est toujours un plaisir. Ici, le personnage va devoir affronter sa femme molle comme une huître (Carole Bouquet) – qui veut absolument lui parler -, son ouvrier polonais – se trouvant être un branquignol -, son joyeux voisin – l’homme le plus lourd de la planète -, et même sa maîtresse va y mettre du sien. Toutes les bases sont là pour faire rire aux éclats, et on imagine aisément que la pièce de théâtre devait être une réussite totale. Pour le film, c’est une autre histoire…

Car certes, nous avons un Christian Clavier en grande forme, quoi qu’un peu en retenue, qui nous propose le parfait cliché du mec qui pense qu’à sa gueule, l’image lissée du riche français bourgeois qu’on qualifie en général de « con », mais le reste n’est pas du tout de la même trempe.

Certains passages sont vraiment trop poussifs (les catastrophes des travaux : ça va cinq minutes ; l’histoire des asiatiques : totalement insignifiante), et le casting n’est pas une totale réussite : Arnaud Henriet, l’ouvrier, n’est pas drôle une seule fois (caricaturé à mort), et Valérie Bonneton, la maîtresse de Clavier, en fait des tonnes et en devient très vite soûlante. Le seul à tirer son épingle du jeu reste Stephane De Groodt, le voisin ultra-lourd, le mec qui fatigue vraiment rien qu’en voyant sa tronche débarquer. C’est peu, quand tout repose sur le jeu d’acteur dans un film comme celui-là. On est à 10.000 lieux du peps et de la force comique d’un autre film adapté : Le prénom.

Tout s’enchaîne platement, et Patrice Leconte n’arrive pas du tout à donner de l’énergie dans sa réalisation. On reste sur des rails de tranquillité, sans grosse prise de risque, sans aucune situation extrême qui foutent un joyeux bordel. Ça reste très gentil quoi. L’étincelle arrive un peu grâce dans une révélation plutôt sympathique (sans être original), mais traitée assez maladroitement. Là encore, le récit ne pousse pas assez le concept et nous laisse en plan.

POUR LES FLEMMARDS : Hormis un gentil festival de Clavier, le film lasse par manque d’énergie évident, de prise de risque totale, et de péripéties cocasses.
Djack-le-Flemmard
4

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Créée

le 11 janv. 2015

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