Les vies violentes du vieux cinéma, elles prêtent à rire aujourd’hui, engluées qu’elles sont dans le noir et blanc. Mais l’éclairage ne meurt pas, lui le porteur des motifs fantômatiques qui tout au long de l’œuvre jouent leur prophétie silencieuse.


Non, la violence n’est plus là, elle a trop vieilli, mais que devait-ce être alors comme contraste, à l’époque, que de lui opposer l’âme observatrice qui est celle de Franco Citti, romantique sans douceur et révolutionnaire fainéant duquel on ne s’attache qu’à une facette de sa personnalité d’adolescent trop naïf et trop mûr en même temps.


À vouloir jouer sur différents tableaux, Heusch et Rondi ne savent plus vraiment quoi montrer. Ils se sont amusés à envoyer valser les damoiselles dans les salles communistes, ont entr’aperçu la vie entre les barreaux et pavé le chemin néo-réaliste d’une jeunesse baby-boomante et confuse, mais alors quoi ? Citti préfigurait-il sa propre fin à seule fin que la sienne ne fût pas celle de l’époque entière qui est montrée ?


La vie est violente et elle est brillante, et variée, trop variée. Le film est impactant, mais il manque de ce qui lui permettrait de marquer les esprits, sûrement parce que ceux des spectateurs d’alors l’étaient déjà.


Quantième Art

EowynCwper
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le 3 nov. 2019

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Eowyn Cwper

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