Être un bouffeur de films compulsif est un exercice périlleux. Sans filet. On se casse souvent la gueule. Pourtant parfois, rarement, mais parfois, il faut admettre que ça a du bon et qu'on se tape d'improbables surprises. Ce qui est évidemment le cas d'Universal Soldier : Le Jour du Jugement, sorti en 2012, quatrième film de la franchise (sixième si on compte les deux téléfilms sortis en 98 et 99) réalisé par John Hyams - le fils de Peter Hyams, le réalisateur de Outland, 2010 : L'année du Premier Contact, Timecop et Mort Subite, déjà avec Van Damme. Et elle est de taille, la surprise, tant John Hyams va s'appliquer à pousser les codes initiés dès le premier film dans leurs derniers retranchements, transformant l'ensemble en une quête d'identité crade et violente, déstabilisante par l'ambiance hallucinogène et poisseuse qui se dégage de chaque image et par les références que le film va invoquer.
L'histoire : Lorsque John (Scott Adkins) sort du coma, il découvre avec effroi que sa femme et sa fille ont été massacrées, victimes d'une attaque dans leur propre domicile. Bouleversé, hanté par ces images tragiques, il se promet de pourchasser leur meurtrier et de le décimer.
On le voit dès le pitch, le film va se dégager de la trame habituelle du film d'action pour s'orienter vers une sorte de revenge movie où chaque élément de l'enquête poussera le personnage principal à s'enfoncer dans une réalité cauchemardesque. Le ton est donné dès le début - autant concernant l'ambiance que dans le caractère à la limite de l'expérimental de la mise en scène- John Hyams a envie de proposer autre chose. Déjà réalisateur du film précédent de la franchise (Universal Soldier: Régénération, sorti en 2009), Hyams va accepter de réaliser cette suite à la condition de se l'approprier totalement, d'y ajouter une certaine ambition visuelle et référentielle, et de prendre la tangente des éventuelles attentes qu'une telle franchise peut imposer. Et c'est extrêmement réussi. En effet, la surprise est bien présente, l'ambiance poisseuse colle à la peau et la violence fait mal. La mise en scène, malgré un budget limité (8 millions de dollars), est plus que léchée malgré évidement des décors et lieux de tournage limités. Comme déjà dit, elle se permet parfois quelques ruptures hallucinatoires particulièrement efficaces et déploie un éventail de références qui, vu la nature du projet, laisse un peu pantois.
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Suite de la review sur notre blog Les Gloutons du Cinema :
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