La tête de Pine !
Un film catastrophe d'aujourd'hui, ça fait toujours un peu peur, c'est sûr que je regrette ceux des 70's qui savaient prendre leur temps, mais celui-là est plutôt réussi, bien calibré en tout cas...
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le 2 juin 2011
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Ça vous arrive parfois d'avoir envie de voir un gros film de trains ? Avec des gros trains de 200 tonnes qui s'entrechoquent et tout ce qu'ils percutent est rempli de kérosène et de nitroglycérine pour exploser dans des torrents de flammes ?
Unstoppable est de loin le meilleur film d'action de train que j'ai vu. C'est aussi le dernier film de Tony, l'un des géants du cinéma à qui l'on doit notamment Top Gun, Days of Thunder, The Last Boy Scout, et True Romance. Son chant du cygne est un rollercoaster explosif qui remplit avec brio le contrat tacite du film d'action de train : des locomotives surpuissantes lancées à grande vitesse, des virages trop serrés, plein de gros plans sur des leviers, des jauges et des mécanismes de freinage qui chauffent au rouge en giclant de grandes gerbes d'étincelles, et un peu de drame humain pour meubler.
Le drame humain nous est servi par Chris *Whatever* Pine et Denzel Washington qui nous donne une petite sensation de déjà vu en jouant le même rôle que dans son précédent Tony Scott : le badass bourru au grand coeur qu'il faut pas trop chercher non plus parce qu'une passion furieuse brûle dans son coeur sous son masque placide. Les seconds rôles sont tellement secondaires que vous remarquerez à peine Rosario Dawson et-- on s'en fout, ce n'est vraiment pas un film de personnages.
En revanche, si vous voulez du gros train en roue libre, vous allez être servi. On a du train qui fonce vers du train, du train qui défonce de la bagnole, du train poursuivi par un hélicoptère, des wagons remplis de substances chimiques hautement toxiques ET de produits explosifs. Et comme le film résume très bien ses enjeux, je me permets de le citer :
"Ce train fait 1 km de long et roule à vive allure avec 8 wagons remplis de produits chimiques dangereux et avec 20.000 litres de diesel. Monsieur, nous ne parlons pas d'un train. Nous parlons d'un missile de la taille du building Chrysler."
o o o
À ce stade, si vous aviez envie d'un film de train, vous êtes déjà en train de le regarder et je parle tout seul. Mais tout n'est pas si rose. La mise en scène de Tony Scott depuis les années 2000 s'est graduellement affublée d'une quantité croissante d'effets de styles qui feraient passer un clip MTV pour du film d'auteur. Man on Fire en souffrait déjà, Domino a fait vomir une génération de fans et Déjà Vu suivait les mêmes tendances : une image orangée, un contraste obscène avec des clairs complètement cramés et des couleurs saturées jusqu'à la nausée. Ajoutez une tonne de grain, des gros plans extrêmes entrecoupés de flash blancs qui vous flinguent les yeux et toutes sortes de délires au montage.
Unstoppable reprend tout ça et y ajoute deux choses :
■ De la shaky-cam épileptique à la Jason Bourne, pendant presque tout le film, car le cadreur est en train de faire une attaque et personne ne lui vient en aide.
■ Une quantité indécente de gros plans au téléobjectif qui tournent autour des personnages pour donner aux scènes plus d'ampleur dramatique. C'est l'un des effets favoris de Michael Bay, mais Tony Scott va plus loin en recyclant sans cesse le même plan sur Denzel aux commandes de la loco, qui a certainement été recyclé avec des dialogues différents.
Sérieusement, le film est à peine regardable et va vous filer une sale migraine, mais si c'est le prix à payer pour voir des gros trains explosifs lancés à grande vitesse entre deux bourgades de Pennsylvanie, des carambolages réels et de la vraie tôle froissée sans trop de diarrhée de synthèse, alors je suis prêt à payer de ma santé oculaire.
Créée
le 8 avr. 2024
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