Les 2 péchés capitaux du cinéma horrifique

Comme ces prédécesseurs, V/H/S 94 se présente en festival avec deux procédés perçus comme cinématographiquement incorrects : le format sketch et le Found Footage. Les deux grands péchés capitaux du genre.


Fervent défenseur de ces deux techniques, boudées par l'univers entier, je viens prouver notamment avec ce que 4ème épisode, que le found footage, autant que les séries d'anthologie puissent avoir encore quelques belles années devant eux. Sans doute bien plus que les pseudo-métrages aseptisés de James Wan qui essaie d'enfanter un genre d'épouvante grand-public avec un univers commun. Beurk.


Non, ni l'un, ni l'autre ne sont des effets de mode. Sans être naïf, je suis bien conscient que nous en sommes plus à un stade expérimental du found footage, et que le procédé s'est normalisé dans un cahier des charges à partir duquel de nombreux faiseurs ont appliqué les règles à la virgule près (Apollo 18, Paranormal Activity 5), à mon grand regret.


Avec V/H/S 94 on en est à un autre stade, celui où le principe d'une mise en scène volontairement négligée vient servir les propos de la narration. Surtout celle concernant le segment sur le transhumanisme. Terriblement ingénieux !


Ce qu'il est toutefois possible de reprocher à V/H/S 94 c'est cette fâcheuse tendance à nous ramener quelque part dans les année 80 ou 90, avec comme seul leitmotiv d'importer les défauts des bandes magnétiques (lignes horizontales, brûlures, virages des couleurs et autres déformations de l'image). Le rendu donne un effet de filtre "Instragram" pour le moins décevant.


Hormis cela, V/H/S atteste des nombreuses techniques imparfaitement esthétiques sur le plan filmique qu'il est possible de conférer à une fiction horrifique ; les hors-champs à outrance pour conserver le mystère, améliorer le suspens, fortifier un mythe et cultiver la frayeur !
Il s'agit aussi de cette immersion visuelle et sonore : on se retrouve nous spectateur propulsé tel Alice aux pays de l'horreur en un seul mouvement de caméra à l'épaule.


V/H/S 94 est donc une belle épaulée voilà tout. Il participe en surcroît à la réaffirmation de certaines légendes urbaines, en somnolence depuis quelques années. En parallèle, Mike Flanagan a mis la main à la patte cette année lui aussi, avec son excellente série Midnight Mass.


Côté série à sketch je vous en conseille deux : Trick 'r Treat (2009), A Night of Horror : Nightmare Radio (2019) et Body Bags (1993).


Quoi ça fait 3 ?


My bad.

Jordan_Michael
7
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le 10 oct. 2021

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8

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