"-Je pensais que les humains avaient peur de la mort. -Je pense surtout que les gens ont peur de souffrir, de rester tout seuls."


Après le touchant «Simple comme Sylvain» et le glaçant «Les Chambres Rouges», le cinéma québecois continue de poursuivre son chemin dans nos salles obscures avec ce film de vampires assez atypique, rien que de par son titre.


Premier long-métrage réalisé et co-écrit par Ariane Louis-Seize, celui-ci nous conte l'histoire de Sasha, une jeune vampire introvertie (dont le look rappelle un peu un mix entre Mercredi Addams et Lydia Deetz dans «Beetlejuice») et assez différente du reste de sa famille, en refusant de chasser et de tuer pour se nourrir. Mais en refusant de faire du mal, elle risque bien de dépérir et de mourir.

Sa rencontre, lors d'une réunion de dépressifs et suicidaires anonymes, avec Paul, un jeune humain lui aussi introverti, qui n'aime pas la vie et serait prêt à la donner pour une bonne cause, va changer la donne. Et amener le duo, lors d'une nuit fatidique, à réaliser qui ils sont et ce qu'ils veulent vraiment.


Fort de ce postulat pour le moins original, un film au croisement du cinéma de genre et du récit initiatique, ponctué de touches humoristiques pince-sans-rire et bienvenues, et à l'esthétique nocturne & néons.


Pouvant rappeler des œuvres comme «Vampires en toute intimité» (pour sa famille de vampires coincée dans les 70's) ou «Morse» (pour son histoire d'amitié pas comme les autres), le film est une métaphore des troubles identitaires et sexuelles de la jeune génération (à l'image de ces canines qui ne veulent pas sortir), de la pression, familiale comme sociétale, qui pèsent sur certains d'entre eux, et du mal-être qui peut en découler.


Comédie d'horreur empreinte d'une douce mélancolie aux accents oniriques, ce «Vampire humaniste cherche suicidaire consentant» est un film modeste et prometteur, mais auquel il manque quelque chose pour en faire une œuvre vraiment marquante.

Peut-être à cause d'un récit qui fait un peu de surplace par moments, et convoque certaines figures éprouvées du teen-movie et de la comédie romantique, déroulant un récit qui, lors de certaines séquences, s'avère assez attendu.


Mais cela n'en reste pas moins une œuvre très plaisante à voir, entre humour noir et tendresse, entre horreur et découverte de soi, et qui se conclut de manière assez logique au vu du reste du film.


Un premier long à découvrir, et devant lequel vous finirez peut-être accro.

Raphoucinévore
7
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le 22 mars 2024

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Raphoucinévore

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