Commençant comme un film policier violent avec son action mélangeant coups de feu et courses poursuites, Vendetta se transforme très vite en un thriller fantastique teinté d’éclairs horrifiques et empruntant son atmosphère aux films d’épouvantes. On y décèle même des pointes humoristiques qui n’étaient sans doute pas destinées à l’être (quoique… en connaissant un peu le cinéma HK, bref). Peu importe, elles ne gâchent en rien le spectacle et apportent même un petit plus. Cette production qui ne paye pas de mine au départ montre alors une capacité à nous tenir en haleine tout du long. La grande force de l’auteur c’est de maintenir le bon rythme en usant avec parcimonie d’artefact nous menant d’un genre à l’autre. Il parvient à contaminer le film policier traditionnel en le faisant entrer de plein pied dans le film de fantôme, film de fantôme se transformant peu à peu en thriller psychologique en passant par l’épouvante, etc…


Tony Leung se joue de nous comme il s’amuse à triturer son personnage principal dont la santé mentale est atteinte. Traumatisé après avoir abattu les deux braqueurs, le personnage de Ray Lui s’enfonce dans une névrose qui prend en grippe ses enfants. Possédés ? Hallucinations ? Le doute s’instaure à mesure que les mésaventures touchent ce policier. Ainsi, les accidents domestiques s’accumulent dangereusement pour son intégrité physique. Vendetta affiche alors des liens apparentés à certaines œuvres de cinéma. Les jumeaux du policier David Chan rappellent fortement le profil de Damien Thorn dans La Malédiction (1976) et communiquent la même peur. De son côté, Hung Long semble être un cousin éloigné de Hannibal Lecter. Il est un personnage effrayant. Ce Mal incarné qui ne recule devant rien. A travers ces personnages, c’est une tension permanente qui s’instaure et menace à chaque instant le quotidien de notre personnage principal ainsi que celui de son entourage.


En définitive, Vendetta s’avère un film fun et angoissant dont quelques « spéciales » pourraient être énoncées à tue-tête. Entre les scènes violentes (presque) cultes du début de métrage, aux scènes mettant en situations les deux enfants ainsi que le personnage abject interprété par Tommy Wong, Vendetta est un pur bonheur de déviance assumée. Après coup, on s’étonnera qu’une telle œuvre n’ait pas eu la classification Category 3. Elle avait tout pour exhiber ce « label » à haute teneur ravageuse.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/07/23/vendetta-1993-tony-leung-siu-hung-avis-review/)

IllitchD
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le 7 août 2012

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