Vers la forêt des lucioles
7.5
Vers la forêt des lucioles

Moyen-métrage d'animation de Takahiro Omori (2011)

Chronique illustrée disponible ici: CHRONIQUE HOTARUBI NO MORI E.


Hotarubi no mori e suit le point de vue d’Hotaru mais est davantage concentré sur le développement de sa relation avec Gin que sur son propre développement; l’évolution de leurs rapports se déroulera rapidement, le long des 40 minutes du film [5 minutes de crédits].
Ce n’est une surprise pour personne, un amour naîtra entre nos deux protagonistes, cependant, on devine très vite que cette relation est interdite et vouée à l’échec, liant une humaine et un esprit atteint d’une malédiction; cela sera rappelé un certain nombre de fois, que ce soit par Gin lui même ou par les autres esprits de la forêt. Néanmoins, la malédiction de Gin est en soit un point fort pour le film : Elle rend sa relation avec Hotaru d’autant plus significative, puisque rester avec elle signifie risquer sa vie si il y a le moindre contact physique entre eux. Chaque geste qu’il peut avoir envers elle est donc plus marquant, et vice-versa.


Si à leur première rencontre, Hotaru (âgée de seulement 6 ans) se montre assez turbulente et inconsciente, tentant d'avoir un contact avec l'esprit plus d'une fois, au fil des étés, elle commencera par acquérir une certaine maturité, et un recul sur les sentiments qu'elle éprouve pour le jeune homme. Mais en vieillissant, elle se rendra également compte que le temps les sépare; si elle vieillit, Gin, lui, ne change pas d'un pouce, accentuant leur différence.
C'est ce qui rendra le tout poétique: Les personnages sont inexorablement liés, mais une distance subsiste. Cette absence de contact est symbolisé par le masque que porte en permanence l'esprit, expression même de cette fatalité par la barrière physique. Ils sont également séparés par le temps donc; sachant indubitablement qu'ils ne pourront être ensemble éternellement, ils repoussent cette réalité, en n'en faisant jamais référence, en tentant d'oublier qu'un jour viendra leur séparation.


Bien qu’il y ait très régulièrement des ellipses temporelles, étant donné que l’on suit Hotaru chaque été lorsqu’elle se retrouve avec Gin, le spectateur n’est pas perdu pour autant. Ces ellipses accélèrent notamment le rythme de l’oeuvre, qui est assez lent; cette lenteur n’est pourtant pas un défaut, amplifiant la tranquillité et la douceur qui se dégage du film.
Là vient un autre point fort du film : Bien qu’il soit doux, calme et également mignon [De part la relation Hotaru/Gin] il n’est pourtant pas long et niais. L’ambiance est posée et assez plaisante, tout est assez bien dosé pour nous faire passer un moment agréable. L'immersion est prenante, ce qui est un excellent point, on croirait se balader en compagnie de nos deux protagonistes, dans un monde à part, une dimension féerique, onirique. Tout comme Gin et Hotaru en soit, partageant des moments magiques chaque été.


La bande son prend parfaitement sa place dans le film, rendant le tout encore plus entraînant et envoûtant. Le piano bercera le spectateur, ce qui permettra d'accentuer la perception des sentiments des personnages, ainsi que la gravité des événements. Les OST sont jolies et douce à l’oreille, je pense notamment à celle utilisée pour la scène finale. L’animation est fluide, le style graphique est simple mais efficace, c’est joli, le spectateur est satisfait. Il y a un très beau rendu au niveau de la représentation de la lumière notamment, ainsi que la palette de couleurs choisie: Vive, recréant ces moments estivaux partagés par le duo. Le chara design est également soigné, tout particulièrement celui de Gin.
Enfin, la fin du film est belle, quoi-qu'amenée un peu trop brutalement et terminée abruptement. C'est une fin pleine de poésie, qui arrivera avec beaucoup de chance à toucher les sentiments du spectateur.


Je recommande chaudement Hotarubi no mori e, le film emporte le spectateur au sein de cette forêt arpentée chaque été par nos protagonistes. Une balade naturelle, paisible et emplie de poésie. Très agréable, sa vision saura surement vous émouvoir, et qui sait, peut être vous découvrirez une petite perle cachée ?

Seventh-c
8
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le 22 août 2017

Critique lue 1.9K fois

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