Après The Big Short qui traitait avec sarcasme l'absurdité de la crise des subprimes, Adam Mckay s’attaque à la vie de Dick Cheney, à l’époque le vice-président de George W. Bush. Il est interprété avec brio par Christian Bale qu’on ne présente plus. Dans Vice, Adam Mckay, armé encore une fois de son sarcasme le plus brillant, critique le gouvernement en place dans le début des année deux mille, sa politique, mais plus largement encore, un pan du système capitaliste américain qui ne laisse plus beaucoup de place à la raison, et cela, en manipulant l'opinion publique et en utilisant la peur comme fer de lance d’une croisade menant dans les méandres du vice. Aveuglé par la soif du pouvoir du pouvoir, plus rien ne pourra arrêter cette bande de joyeux lurons.
Mais pour moi, la force de ce film réside dans la puissance du contraste qu’il y a entre la vie privé de ce bon vieux Dick, auquel on s’attache presque par moment et la réalité morbide des choix qu’il fait, qui sont ni plus ni moins des massacres de grande envergures et cela, en toute impunité, comme s'il jouait tranquillement au Monopoli en buvant une tasse de thé avec ses filles.
Vice est donc un biopic politique sur la politique qui est intelligent et qui contient une brochette d’acteurs incroyablement bon. À voir donc.
Vous connaissez sûrement cette citation de Rabelais: “Science sans conscience n'est que ruine de l'âme” Et bien, je dirais : “Pouvoir sans savoir sera ruine du monde”.