Vihta
6.6
Vihta

Court-métrage de François Bierry (2018)

Amusant, sans plus. Une petite critique du monde de l’entreprise, sans plus. Un film sur la difficulté de se mettre à nu, au propre comme au figuré, surtout. D’ailleurs, le film montre des corps, beaucoup de bites, il faut bien le dire, et ça nous change car on voit ici plus de pénis que de seins, et c’est très sain. Le film n’est pas voyeuriste mais il ne cache rien, et si l’on semble s’embarquer dans une critique du monde de l’entreprise, il est surtout ici question de la difficulté qu’on a de se mettre à nu, et d’assumer notre nudité. Nous sommes tant marqués par cette diabolisation du corps, par ce tabou de la sexualité, qu’on ne parvient pas à assumer notre corps dans sa totalité. On passe son temps à se regarder dans le miroir, mais la vue d’un sexe reste taboue, alors le montrer, n’en parlons pas…


Mais revenons à ce film, pas déplaisant mais au final très moyen car il ne va pas au bout de la démarche. Croiser la question du rapport à la nudité avec les problématiques du monde de l’entreprise était une idée, mais ça ne fonctionne pas bien ici. Même dans un court, on peut assumer un propos politique plus fortement. Certes, la morale, c’est qu’on doit rester libre, faire des choix, accepter de ne pas tout subir, et ce n’est pas rien tant les boulets que nous avons aux pieds peuvent être lourds. Non, ce n’est pas rien. Mais ce n’est pas non plus très original. Je pensais que c’était une critique du néo management, des nouvelles techniques de gestion du personnel au sein des entreprises, mais le sujet n’est que survolé. Dommage !


Le film est maladroit dans le sens où il aborde en effet trop de questions en même temps sans vraiment les résoudre, le film est déséquilibré, il veut trop en dire, il aurait mérité de se centrer sur une seule question plutôt que d’en aborder autant sans aller au bout. Un film mal structuré, à la fois lent et ne parvenant pas assez bien à caractériser les personnages, malgré des acteurs qui s’en sortent très bien, notamment Wim Willaert. Le film veut être drôle, ce n’est pas complètement raté, mais ça ne marche pas non plus toujours, c’est un peu pince sans rire mais sans que ça fonctionne à chaque fois. Bref, pour moi, un film sympathique mais bancal.

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le 3 févr. 2019

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socrate

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