Un film en formes de montagnes russes, avec des ruptures de rythme et de ton déstabilisants.
J'ai beaucoup aimé l'introduction du film, la seule où n'apparaît pas James Bond, s'achevant avec le fabuleux générique sur la musique de Mc Cartney. La preuve, quand on repense au film, on pense immédiatement à cette scène d'ouverture avec cet enterrement/carnaval à La Nouvelle Orléans. Une claque, une rupture immédiate avec le passé, le James Bond 70's est là. Puis le film commence, présentant le nouveau James Bond Roger Moore immédiatement au lit. Comme un signe annonciateur que ce James Bond là va y passer beaucoup de temps avec un maximum de filles !

Comme le sera Casino Royal pour Craig, ce premier James Bond se veut plus minimaliste que les précédents, histoire de repartir sur de nouvelles bases. Pas de Q pour la première fois, et une unique montre, pas de méchant mégalo ni de base ou de vaisseau à détruire. Mine de rien, ça fait du bien, et le dosage minimalisme/renouveau contemporain/racines bondiennes est même mieux réussi que pour Casino Royal il me semble car il y a un peu de gadget, de moneypenny, une musique très réussie, ainsi qu'un côté urbain 70's assez réaliste.

Cet opus là est exotique et très plaisant bien que certaines scènes d'action soient un peu ratés en tirant en longueur dans la seconde partie du film. J'ai apprécié la sobriété des gadgets et de l'action. Ce film avait un grand potentiel et aurait pu devenir le meilleur film de Roger Moore sans certaines imperfections de script (la mort ratée de Kananga, un découpage raté avec par exemple cette scène d'action rajoutée après le dénouement final au lieu d'apparaître avant...).

Roger Moore y impose immédiatement son style, très différent de ses prédécesseurs, mélange de Brett Sinclair et de ce que fut James Bond, un peu obsédé sexuel sur les bords, il faut le dire. Pour moi Roger Moore est le plus sympathique et le plus élégant des Bond, à défaut d'être le plus réaliste et loin de la bestialité de Sean Connery et du rustre Daniel Craig - Brosnan sera d'ailleurs son héritier, le regard distant et amusé en moins prononcé), et ici il encore jeune et fringuant (ce qui a son importance), et de plus la mode 70, cols de chemise et pattes d'eph, n'a pas encore fait ses ravages..

Et Jane Seymour, à défaut d'être charismatique (elle était jeune et le rôle n'aidait pas), est certainement l'une des plus belles James Bond girls..
Supfiction
7
Écrit par

Créée

le 12 mai 2013

Critique lue 358 fois

Supfiction

Écrit par

Critique lue 358 fois

D'autres avis sur Vivre et laisser mourir

Vivre et laisser mourir
Ugly
8

Ambiance vaudou et bayou

Après les Diamants sont éternels, Eon Productions et Saltzmann et Broccoli se trouvent face au toujours éternel même problème : qui va succéder à Sean Connery ? Pas facile de remplacer un mythe, mais...

Par

le 4 août 2019

28 j'aime

27

Vivre et laisser mourir
Docteur_Jivago
4

Moore de Rire

Huitième mission pour l’agent Bond, Live and Let Die est aussi celle qui introduit Roger Moore dans la peau du célèbre agent secret, et l'une des modes du moment, la Blaxploitation, va être mêlée aux...

le 2 nov. 2014

28 j'aime

14

Vivre et laisser mourir
Gand-Alf
4

Baron Samedi.

Sean Connery ayant définitivement tiré sa révérence (il ne reviendra que dans un Bond non-officiel, "Jamais plus jamais"), c'est désormais Roger Moore qui endosse la défroque du plus queutard dans...

le 16 avr. 2014

26 j'aime

3

Du même critique

Lili
Supfiction
7

Critique de Lili par Supfiction

Film au charme totalement désuet, le personnage principale jouée par Leslie Caron serait considéré au mieux comme attardé mentale aujourd'hui. Pourtant, pour qui sait, le charme prend notamment grace...

le 31 août 2012

2 j'aime

Un pyjama pour deux
Supfiction
7

Critique de Un pyjama pour deux par Supfiction

Lover Come Back / Un pyjama pour deux (1961) Il s'agit selon moi d'un quasi-remake de "Confidences sur l'oreiller" sorti deux ans auparavant. A l'exception de Thelma Ritter, on retrouve les 3 mêmes...

le 4 nov. 2012

1 j'aime

W.E.
Supfiction
7

Critique de W.E. par Supfiction

Un Film d'une grande beauté esthétique. Quelque-chose d'In the mood for love. L'interprêtation est également excellente, en particulier Andrea Riseborough. Si la réalisatrice n'était pas aussi...

le 19 oct. 2012

1 j'aime