Vendu comme un des meilleurs films espagnols et par conséquent une des meilleures œuvres d'Almodovar, c'est peu dire que Volver aura été une déception.
J'ai trouvé le scénario du film est trop facile, trop arrangeant, en témoignent les réactions (ou plutôt non-réactions) des personnages lorsque les crimes sont confessés. Le scénario est bien trop prévisible pour un Almodovar qui a l'ambition de créer des personnages fouillés, profonds, mais le presque je-m'en-foutisme de ces femmes prouve qu'il s'est planté. Plus encore, le 'twist' qui devrait tout nous expliquer est bien trop commode, ou comment boucler le tout en une phrase.
Le casting, à l'inverse de ce que j'ai pu lire, m'a beaucoup déçu. Penelope Cruz est superbe, aussi bien dans son jeu que par sa beauté naturelle et son regard noir qui nous transperce. Derrière, le néant. Le jeu des actrices (et des quelques acteurs) est 'telenovelesque'. On se contente de déclamer ses lignes sans apporter aucune nuance, chacun dit ses quelques phrases tour à tour et l'affaire est dans le sac, exactement comme dans les 1001 feuilletons post-méridiens qui font la fierté de nos voisins ibériques. Il n'y a guère que Penelope Cruz qui joue correctement, sa carrière internationale lui ayant certainement beaucoup apporté.
Pour autant, n'allez pas croire que Volver est insupportable. Le film a ses qualités: Penelope donc, mais également des passages humoristiques bien amenés et qui sont un régal, en particulier pour ceux qui connaissent bien l'Espagne et les Espagnols. Que ce soit le passage avec les mémés et leurs condoléances ou des dialogues bien sentis en général, le long-métrage réserve son lot de bons moments et se laisse regarder.
A travers Volver, j'ai fait un bond en arrière dans ma vie espagnole avec malheureusement du bon et du moins bon. Moi qui reproche souvent à nos voisins de compliquer les choses, j'ai trouvé ici le film un peu trop simpliste par rapport à son ambition. S'il a de bons passages, Volver n'est certainement pas à ériger en ambassadeur du cinéma espagnol ni de celui d'Almodovar, sous peine de les desservir.