J'ai redécouvert ce film récemment, je ne l'avais pas revu depuis une éternité, et le constat est édifiant. Il s'agit d'une élection sénatoriale en Californie qui s'appuie sur l'opposition d'un candidat novice en politique, idéaliste mais naïf, et d'un vieux routier de la politique, cynique et roublard. Au départ, je croyais que ça allait m'ennuyer grave, la politique ne me passionnant pas du tout, mais la politique américaine a quelque chose de fascinant, et j'en viens même en me surprenant moi-même à mieux la connaître que la politique en France, c'est très curieux. Il est vrai que depuis les attentats du 11 septembre, l'Amérique a été sous les feux de l'actualité et j'ai vu nombre de documentaires sur les milieux politiques de ce pays, où certaines manoeuvres ne sont pas toujours propres.
Ce qu'il y a d'intéressant aussi avec ce film, c'est que le cinéma a une telle façon de vous présenter les choses que ça m'interpelle quelque part. Le film est donc passionnant car à travers le portrait de ce politicien novice incarné avec fougue par Robert Redford, on assiste aux arcanes de cette politique américaine retorse et complexe vues sous un angle très ironique ; c'est plus les préparatifs d'une campagne électorale qui sont présentés au détriment du résultat, et ces coulisses de campagne sont décrites avec beaucoup d'acuité, le réalisateur se livrant à une analyse incisive de la machine électorale américaine.
Il s'agit d'une fiction, mais susceptible d'être un reflet de la réalité tellement ça parait vraisemblable et bien cerné, et le plus curieux, c'est que ça n'a guère changé, le sujet est encore très actuel ; à part les coiffures et les frusques, l'idéologie reste à peu près la même, c'est dire si ce pays qui est considéré comme la première puissance mondiale, est resté figé dans ses problèmes. Le film gagne évidemment par la présence charismatique de Redford parce qu'en 1971, il était très jeune et correspondait parfaitement au profil de son rôle, il venait d'être révélé vedette avec Butch Cassidy et le Kid en 1969, puis avait tourné la Descente infernale déjà de Michael Ritchie, et les Quatre malfrats, il était à l'aube d'une brillante carrière, et je trouve que ce film assoie sa popularité, même s'il est passé assez inaperçu à sa sortie.

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le 15 mai 2019

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Ugly

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